Dans l’optique de lutter contre les grossesses non désirées et trop rapprochées, le ministère de la Santé de Guy Patrick Obiang Ndong a lancé depuis quelques jours un programme volontaire de pose d’implants contraceptifs dans les centres de santé de Libreville. Une campagne qui fait s’interroger sur la politique pro-nataliste prônée par les autorités gabonaises.
Depuis quelques jours, le ministère de la Santé a lancé un programme volontaire de pose d’implants contraceptifs dans les centres de santé de Libreville. Les femmes en âge de procréer peuvent ainsi s’y rendre, se faire poser le dispositif gratuitement, pour ne pas accoucher durant les 3 prochaines années. Pour certains compatriotes comme Beghy Yenou, cette initiative ne passe pas dans un pays faiblement peuplé comme le Gabon. Pour lui, « la force d’un pays réside dans sa population ». Et en l’espèce, semble t-il dire, la population gabonaise est encore trop faible pour commencer à lutter contre les naissances.
« C’est vraiment un scandale. Comment un pays très peu peuplé peut-il encourager de telles pratiques ? La disparition du Gabon est en cours », a dit à sa suite un autre Librevillois, pour qui cette campagne est en déphasage avec la politique pro-nataliste du Gabon, manifeste au travers des mécanismes tels que les allocations familiales, ou la gratuité d’accouchement pour les femmes d’au moins 18 ans.
A l’opposé, plusieurs observateurs partage l’idée du ministère de la Santé, pour qui cette campagne va dans le sens de la lutte contre les grossesses non désirées et les avortements clandestins qui s’en suivent.
L’ancienne présidente de l’Association nationale des sages-femmes du Gabon, Olga Boukouyi, va dans ce sens, et rappelle que les grossesses non désirées et les accouchements rapprochés sont des causes importantes de mortalité maternelle au Gabon.
« (..) Ce qu’il faut savoir, c’est que nous avons de plus en plus de décès liés aux avortements clandestins. Cette campagne permet ainsi de faire la promotion des méthodes contraceptives pour mettre la santé des mamans à l’abri. Ce n’est pas une initiative contre la politique pro nataliste du Gabon. Bien au contraire, il faut la voir dans le cadre de l’espacement des naissances, et donc de la planification familiale également prônée en République gabonaise », a indiqué la sage-femme.