jeudi, avril 18, 2024
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    Déficits d’enseignants au Gabon : « c’est le temps » de la débrouillardise

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    Au lycée Nelson Mandela de Libreville, comme dans plusieurs établissements du Gabon, les parents d’élèves sont contraints, face au déficit d’enseignants, de se cotiser pour recruter des vacataires. Toute chose qui cache mal l’incapacité des pouvoirs publics à assurer une école de qualité pour tous. 

    Depuis quelques jours, un courrier de l’Association des parents d’élèves (APE) du lycée Nelson Mandela circule abondamment sur les réseaux sociaux. La note, datée du 21 janvier dernier, fait état de la « résolution » des parents d’élèves à « recruter 10 enseignants vacataires en Mathématiques, SVT, Anglais et Espagnol, dans l’optique de combler le déficit criard d’enseignants au sein de l’établissement« . Pour ce faire, chaque parent devra débourser 1000 fcfa par mois. Somme à déposer auprès de l’intendant du lycée ou de la trésorière de l’APE, précise la note.

    La note de l’Association des Parents d’élèves (APE) du lycée Nelson Mandela qui circule sur les réseaux sociaux.

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que face à la réalité du monde éducatif gabonais, faite de déficits divers (près de 5 mille classes manquantes), le lycée Nelson Mandela a activé le mode débrouillardise. Visiblement las d’attendre les promesses politiques, parents d’élèves et établissement ont convenu de prendre le taureau par les cornes, pour combler ce qui peut l’être, avec les moyens de bord.

    La situation est d’autant plus inquiétante que l’on parle d’un des établissements publics les plus cotés du pays, habitué au haut du classement pour ce qui est des résultats aux examens de fin d’année. Ce déficit d’enseignants est encore plus tenace dans les établissements moins huppées, à l’instar du lycée public d’Owendo, où le même système D est appelé de tous ses vœux par le personnel administratif.

    L’absence d’enseignants est aussi le propre des lycées et collèges de l’arrière-pays, considérés à tort comme des établissements de seconde zone, parce que loin du centre de décision qu’est Libreville. 

    En définitive, les Gabonais ont du mal à comprendre le déficit croissant d’enseignants, tant le pays dispose d’écoles dont l’unique mission est de fournir ces personnels en qualité et en quantité suffisante. Mieux, l’éducation, considéré comme un secteur prioritaire par le gouvernement, au même titre que la Santé ou la Défense, n’est pas supposé faire l’objet d’une interruption dans les recrutements au sein de la Fonction publique.

    Aux pouvoirs publics d’endiguer cette problématique qui, chaque année, prend toujours plus de place, avec son corollaire qui est la baisse du niveau scolaire des élèves. L’activisme du Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze parviendra-t-il à endiguer ce fléau ? Wait and see.

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