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    Gabon : que faut-il attendre de l’activisme de Bilie-By-Nze ?

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    Depuis sa nomination par le président de la République Ali Bongo Ondimba le lundi 9 janvier 2023 dernier au poste de Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, n’a eu de cesse de faire montre de pragmatisme et d’activisme. Témoignant au passage de l’urgence qui est la sienne d’implémenter en si peu de temps (moins d’un an) les 12 grands chantiers de sa politique générale. 

    Après le quitus de l’Assemblée nationale, l’habile orateur s’est visiblement décidé d’offrir aux Gabonais le plus beau de ses discours de rhéteur : à savoir la matérialisation de ce qu’il a promis aux représentants du peuple. Dit autrement, Bilie-By-Nze serait déterminé à faire ce qu’il dit et à ne dire que ce qu’il peut faire. 

    Pour cela, il est sur tous les fronts, loin du confort de son luxueux bureau,  comme l’était son prédécesseur qui privilégiait d’ailleurs les visites à l’étranger. En fin opportuniste, il ne laisse rien d’utile à la réélection de son patron passer. Il s’efforce d’apporter, avec des mots justes, des positions modérées, des solutions « idoines » aux revendications des différentes couches sociales du pays, au pire, il rassure les uns et les autres quand il ne peut immédiatement rien faire. 

    Ce qu’il faut dire c’est qu’il joue jusqu’ici à la perfection le jeu des équilibres pour s’assurer du soutien de différentes classes d’électeurs. En tout cas, il se montre disponible et proche des populations et se présente jusque-là comme le Moïse qui les sortira des problèmes et situations difficiles auxquelles elles font face. 

    Après avoir conduit ses ministres à l’église comme pour se confesser devant Dieu d’avoir pris conscience de leurs inactions qui n’ont pas toujours été à la faveur des intérêts du peuple et se faire un coeur nouveau et une détermination nouvelle, Alain-Claude Bilie-By-Nze By-Nze et certains de ses ministres ont comme reçu une « Onction nouvelle ».

    Le gouvernement est de plus en plus sur le terrain et proche des populations. Ils ont visité le vendredi 3 février 2023 les grands artères de la capitale gabonaise durement éprouvée par les intempéries qui ont emporté toiture d’édifices publics et obstrué plusieurs voies publiques. 

    La même journée, il s’est rendu dans le département de l’Abanga-Bigne, dans le Moyen-Ogooué, où il passe actuellement en revue les projets en cours de réalisation, fait l’état des lieux des voiries, ainsi que des chantiers dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’emploi. Ce que l’on observe, c’est que le Premier ministre s’empresse de s’enquérir des situations qui émergent et ordonne à ses ministres d’agir au plus vite.

    Seulement, sachant qu’il appartient à un ensemble plus grand que lui (le Parti démocratique gabonais) et qui a surtout déjà fait ses preuves en 13 ans passé au pouvoir depuis l’arrivée d’Ali Bongo au sommet de l’État, une seule question se pose avec acuité : que faut-il attendre de l’activisme d’Alain-Claude Bilie-By-Nze ?

    Pour le parti au pouvoir et le gouvernement, il est clair que rien n’est impossible à celui qui croit. Mais pour leurs détracteurs, rien de bon n’en sortira. « Les mêmes causes produisent les mêmes effets », faisait déjà remarquer l’abbé Michel Ange Bengone Othoungha, lors de la 30è assemblée plénière des Évêques du Gabon. Si les hommes de Dieu n’y croient même plus, c’est bien pour plusieurs raisons.

    Les résultats obtenus par le parti au pouvoir depuis des lustres, mais surtout pour les habitudes acquises par les ministres d’Alain-Claude Bilie-By-Nze au fil du temps et en dépit de tout, le temps offert au Premier ministre pour réaliser l’impossible semble insuffisant. 

    En effet, les ministres dont Alain-Claude Claude Bilie-By-Nze a hérité pour former son gouvernement n’ont pas toujours renvoyé une image reluisante de leur gestion de la chose publique. Ces dernières années, certains ministres ont détérioré la confiance que les populations avaient placée en eux et par voie de conséquence au chef de l’État Ali Bongo Ondimba.

    Ils se sont rendus coupables de plusieurs actions de détournements de fonds publics et ont pour beaucoup fait montre de laxisme et d’incompétence. A tel point que leurs présences dans les différents départements ministériels n’ont été qu’un passage sans empreinte.

    Mieux, plusieurs croient que dans ces conditions, le temps qui a été accordé à Alain-Claude Bilie-By-Nze pour réaliser ses 12 travaux ne lui seront en réalité utile qu’à rééduquer ses collaborateurs à la culture du résultat et au pragmatisme. Pire, même-s’il arrivait à les mettre au travail, ils sont pour la majorité focus sur leur avenir politique à l’approche des échéances électorales avenir. Ce qui rend les choses plus difficiles.

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