L’absence remarquée des journalistes à la table du dialogue national gabonais, selon la liste des participants publiée le 26 mars dernier, souligne une préoccupation grandissante quant à la place de la presse dans la société actuelle. Tout en invitant politiques et membres de la société civile, cette omission délibérée des journalistes interroge sur la perception et le rôle attribué aux médias dans les processus de décision politique au Gabon.
Considérée comme le quatrième pouvoir dans de nombreuses démocraties, la presse joue un rôle essentiel dans l’information du public, la critique des actions gouvernementales et la stimulation d’un débat public sain. L’exclusion des journalistes de discussions aussi cruciales que le “Dialogue national inclusif” pose la question de la reconnaissance de ce pouvoir au Gabon. Est-ce un oubli involontaire ou une omission stratégique ?
Les journalistes, plus qu’une voix
Les journalistes ne sont pas seulement des messagers ; ils sont aussi des analystes, des critiques et, à bien des égards, des acteurs centraux dans la fabrication de l’opinion publique. Leur exclusion du dialogue national inclusif suggère une tentative de réduire leur influence sur les débats et les décisions nationales. Quelles sont les implications de cette marginalisation pour la démocratie gabonaise ?
Un dialogue sans la presse : un projet Gabon amoindri
Le message envoyé par cette absence est clair : les journalistes, malgré leur contribution significative à la société gabonaise par leur noble métier, sont perçus comme inadéquats pour participer à la réflexion sur l’avenir du Gabon. Cette perception minimise le rôle crucial que joue la presse dans la construction d’une nation consciente et engagée, réduisant ainsi le potentiel d’un dialogue véritablement inclusif.
Les risques d’un dialogue excluant
L’exclusion de la presse du dialogue national risque de pousser le pays vers une moins grande transparence et vers un débat public appauvri. Comment assurer l’équité, la représentativité et la complétude des discussions lorsque des voix aussi cruciales sont mises de côté ? Ce type de pratique peut conduire à une méfiance accrue du public envers les processus politiques, nuisant ainsi à l’intégrité et à la légitimité du dialogue lui-même. L’ancien régime dirigé par Ali Bongo Ondimba était coutumier du fait et l’on connaît ce qu’il lui en a coûté.
L’omission des journalistes du dialogue national inclusif au Gabon n’est pas simplement une question de liste de participants. C’est un symptôme inquiétant d’une vision plus large de la société où la presse est vue non pas comme un allié mais comme un outsider dans la construction nationale. Pour un Gabon qui se veut démocratique et ouvert, reconnaître et revendiquer la place de la presse dans les conversations nationales est non seulement vital mais nécessaire pour progresser vers un dialogue vraiment national et inclusif. Mes mots finissent ici, mais nos conversations se poursuivent. “Okayi vitsi vitsi” (allons-y doucement, en langue Dikota) !