vendredi, mai 3, 2024
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    Élections générales : une sourde oreille qui risque d’être fatale au régime d’Ali Bongo

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    Depuis un moment des voix s’élèvent soit pour décrier le processus électoral actuellement en cours, soit pour demander son arrêt immédiat au profit d’un report des élections ou au pire des cas d’une transition politique au sommet de l’État gabonais dirigé par Ali Bongo depuis 14 ans et son père un peu plus de 42 ans avant lui. 

    Cela a été le cas du Consortium de la société civile pour la transparence électorale (Coted) présidé par Georges Bruno Ngoussi, qui  a déploré le 28 juillet 2023 une mauvaise préparation des élections à venir : « Le Coted exhorte le CGE [Centre gabonais des élections] à penser Gabon d’abord, en reportant les élections couplées de 2023 à une date ultérieure, permettant ainsi l’instauration d’une transition ».

    Plus récemment, le président du parti politique de l’opposition radicale, ARENA, Richard Moulomba Mombo, qui a appelé à l’arrêt immédiat du processus électoral, « mal entamé » selon lui, au profit d’une transition politique de 24 mois minimum dont il a invité la classe politique à l’organisation d’une conférence nationale pour en définir les contours. 

    Seulement, face à ces signaux et face aux contradictions pourtant notoires et les tensions palpables engendrées par les initiatives du Centre gabonais des élections (CGE), le régime d’Ali Bongo Ondimba semble s’obstiner à ne rien voir et à ne rien entendre. Une posture qui pourrait s’avérer fatale au régime cinquantaine de Libreville au soir des délibérations des échéances électorales du 26 août prochain.

    Et pour cause, les démarches légales entreprises par l’opposition et la société civile auprès des institutions compétentes, telle que la Cour constitutionnelle où pas moins de 215 requêtes ont été déposées pour faire entendre raison au régime de Libreville, risque de lui être brandies en cas de violence post-électorale et servir de justificatif à la colère de la population. 

    Mieux, il sera reproché au pouvoir de Libreville de n’avoir pas témoigné de toute l’attention nécessaire à ces revendications qui présageaient pourtant le pire, que l’on ne souhaite pas, au profit de sa fixation sur la réélection d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat à la tête du pays, quand on sait que le bilan de ses deux précédents mandats est présenté par ses détracteurs comme « chaotique », et donc comme le signe indubitable de son « incompétence » à bien présider à la destinée de la nation gabonaise.

    Pour le dire simplement, les dérives qui pourraient découler de cette sourde oreille lui seront surtout imputables du fait que l’organe à l’origine de toute les tensions officiellement relevées,  à savoir le CGE, est dirigé par un militant notoire du parti du président de la République gabonaise Ali Bongo Ondimba, en l’occurrence le Parti démocratique gabonais (PDG). 

    Les autorités gabonaises gagneraient à revoir la logistique qui préside à leurs actions, afin de garantir un mode de désignation du futur président de la République, des élus nationaux et locaux du pays en toute transparence et sans aucune contestation. Le contraire pourrait mener le pays vers le chaos. 

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