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    Gabon : le Fonds pour les Générations Futures (FSRG), un robinet ouvert pour les malversations?

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    Créé par la loi n°09/98 du 16 juillet 1998, le Fonds Souverain de la République Gabonaise (FSRG) géré exclusivement par le Fonds Gabonais d’investissement stratégique (FGIS) qui a pour sa part été créé par le décret N°005/2012/PR, peine jusque-là à assurer au pays cette « prospérité partagée » tant attendue. Malgré des ressources obtenues sans le moindre effort puisqu’issues en grande partie de la quote-part du montant annuel de la Provision pour Investissement Diversifié et de la Provision pour Investissement dans les Hydrocarbures dû par les entreprises pétrolières, ce Fonds dédiée aux générations futures peine à atteindre ses objectifs de base. 

    Quote-part du montant annuel de la Provision pour Investissement diversifié et de la provision pour investissement dans les hydrocarbures dû par les entreprises pétrolières, quote-part des dividendes versées par les entreprises au titre des participations détenues par l’Etat, totalité des produits financiers générés par le Fonds souverain de la république gabonaise, totalité de la quote-part de l’Etat au titre de la rémunération de l’épargne séquestrée dans ce cadre des provisions de remise en état des sites pétroliers et miniers en plus des 50% des recettes budgétaires additionnelles et autres dons et legs, c’est d’un capital minimum colossal dont dispose le Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG). 

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    Géré exclusivement par le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), ce fonds, malgré les importants leviers dont il dispose, peine depuis sa création à veiller à ce que les 10% des revenus issus du secteur pétrolier n’entraîne pas une volatilité des dépenses publiques, à veiller à ce que les revenus des ressources naturelles n’entraînent pas une perte de compétitivité économique ou encore au transfert équitable des revenus du secteur pétrolier d’une génération à l’autre, des objectifs qui lui avaient pourtant été assignés à sa création. 

    Remis en cause par le Fonds monétaire international (FMI) qui après avoir notamment recensé « des faiblesses en matière de gestion des investissements et d’intégrité financière », a appelé en août 2022, les autorités gabonaises à « renforcer sa gouvernance et sa transparence », ce Fonds est aujourd’hui loin d’offrir au Gabon, une utilisation optimale des revenus du secteur pétrolier. Si l’on y ajoute l’absence de stratégie financière et d’autonomisation qui a également déplue au FMI il y a un an, il en ressort que ce duo FSRG/FGIS s’apparente bien plus à une nébuleuse qu’à un outil de financement des priorités nationales de développement. 

    S’il est au coeur de nombreux projets notamment énergétiques avec les centrales hydroélectrique de Dibwangui dans la province de la Ngounié, celle de Kinguélé Aval dans l’Estuaire, ou encore celle de Ngoulmendjim, ce Fonds dont certaines activités semblent se chevaucher avec d’autres institutions au niveau national et qui n’a généré “que” 58 millions de fcfa  de résultat net en 2021 selon le rapport ITIE du Gabon réalisé par le cabinet britannique Moore Insight, reste néanmoins une énigme à l’heure du bilan du Président-Candidat Ali Bongo Ondimba. 

    Encadré  : le Fonds gabonais d'investissement stratégique (FGIS) a été créé par le décret N°005/2012/PR. Il est le gestionnaire exclusif du Fonds pour les Générations Futures, dénommé Fonds Souverain de la République Gabonaise (FSRG). Le statut de la FGIS a été approuvé par le décret n°0237/PR/2021 du 15 septembre 2021 portant approbation des statuts du Fonds gabonais d'investissements stratégiques.

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