Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le vice-président du parti RÉAGIR, Francky Meba Ondo, s’interroge sur ce qui s’apparente à un deux poids deux mesures sur le traitement réservé aux anciens dignitaires du régime déchu. Les révélations de Jeune Afrique sur l’exfiltration de Lee White et la rumeur sur la possible extraction de l’ancien porte-parole de la présidence de la République Jessye Ella Ekogha vers la France ont suscité cette interrogation du cadre de RÉAGIR . Lecture.
Lorsque la rumeur laissait comprendre que Lee White —ancien ministre des Eaux et Forêts, plusieurs fois accusé par des syndicats et d’autres acteurs de la société civile de malversations financières et de complicité dans des scandales liés à son ministère— avait quitté le pays, alors que la lumière judiciaire n’a jamais été faite sur sa gestion, certains avaient émis des doutes.
Voici que sieur Lee White se confie tranquillement depuis Londres dans le dernier numéro de Jeune Afrique (décembre 2023) sur les contours de son « exfiltration du pays ». Selon Jeune Afrique :
« Lee White a finalement négocié sa sortie du territoire, le 7 octobre, avec le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. (…) Ce départ a notamment été rendu possible par l’appui du secrétaire général de la Présidence, Guy Rossatanga-Rignault. »
Pourquoi un tel traitement de faveur lorsqu’on sait que la presse rapportait, après le coup d’Etat, que notre compatriote Ghyslain Moussavou, ancien Directeur général des forêts et très protégé de l’ancien ministre Lee White, avait été à nouveau arrêté par les agents de la direction générale de recherche (DGR) le 12 septembre à son bureau.
Qui peut croire que le DG des Forêts agissait à l’insu du ministre vu que certains documents l’engageant et publiés par la presse à l’époque portaient également la signature de Lee White ?
Serait-ce parce que l’un est originaire d’Europe et l’autre d’un village du Gabon ?
Ainsi, la nationalité gabonaise de Lee White n’était utile qu’en tant que ministre. Une fois que ses amis ont perdu le pouvoir, il s’est rappelé qu’il était plutôt un anglais qui n’avait rien à faire au Gabon ?
Est-ce cela la Justice qui doit nous conduire vers la félicité ?
Parce que Jeune Afrique parle bien d’une négociation de Lee White pour sortir du pays. Alors que ce même Lee White avait été auditionné par la Justice bien avant. Que doit-on comprendre ? Ses collaborateurs sont coupables et jetés en prison mais, lui a été blanchi ?
Les syndicats et les acteurs de la société civile qui l’accusaient, documents à l’appui, de malversations financières et de trafics en tout genre avaient donc menti ?
Voici que d’autres rumeurs commencent à faire état d’une probable libération et sortie du pays de Jessy Ella Ekogha.
Si cette rumeur est fondée, ce serait, comme pour Lee White, très grave pour la crédibilité de notre Justice et des autorités de la Transition.
Parce que nous le disons depuis septembre dernier, face au motif du coup d’Etat pour fraudes électorales, les premières poursuites judiciaires auraient dû concerner tous ceux qui ont été responsables d’un processus électoral qui nous a conduits à ce coup d’Etat. Ceci, depuis l’élection d’un président « PDGiste » à la tête du Centre Gabonais des Élections (CGE), jusqu’au récit qui accuse Jessye Ella ekogha d’intrusion au CGE pour la proclamation de faux résultats.
Sans oublier ceux de la Cour constitutionnelle, l’ancien Premier ministre et le ministre de l’Intérieur qui ont participé à faire adopter des modifications de la Constitution et de la loi électorale préparant cette fraude contre la volonté du Peuple.
Autrement dit, si Ali Bongo Ondimba et tous ceux qui sont responsables des faux résultats électoraux d’août 2023 sont en liberté ou remis en liberté, contre qui a finalement été fait le coup d’Etat ?
Nous avons besoin de comprendre. Parce que sans véritable Justice, difficile de croire à une restauration des institutions sincères.
Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo
Vice-président RÉAGIR