Si la candidature de l’ancien Premier ministre ne trahit pas la plateforme commune de l’opposition à laquelle il a récemment adhéré, dans un contexte de présidentielle à deux tours, elle devrait lui servir de poids sur la balance, au moment des guerres de positionnement dans l’opposition, voire de mercato politique, le moment venu.
Raymond Ndong Sima, candidat à la présidentielle de 2023. C’est la principale information à retenir de la causerie politique récemment animée par l’ancien Premier ministre gabonais à Oyem, dans le Woleu-Ntem. Si la technocratie de l’homme ne fait l’ombre d’aucun doute, à en croire son passage à la tête de plusieurs entités publiques et privées du Gabon, dont la Primature, c’est son assise politique qui suscite davantage d’interrogations. Plusieurs analystes demeurant convaincus de son incapacité à se faire élire, en dépit de ses idées pourtant intéressantes.
Pour s’en convaincre, les sceptiques rappellent les chiffres de « RNS » à la présidentielle de 2016, où cet économiste chevronné est arrivé 4ème avec un lamentable 0,42%. Tout juste devant Pierre Claver Maganga Moussavou (0,32%), qui participera lui aussi à sa quatrième présidentielle en 2023.
Ce qui turlupine davantage les esprits, c’est le fait, pour Raymond Ndong Sima, d’avoir souscrit à la plateforme de l’opposition dirigée par Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale (UN). Lequel regroupement appelle à un front commun contre le pouvoir en place en 2023. Raymond Ndong Sima s’accorde-t-il un essai avant un potentiel second tour de la présidentielle ? C’en a tout l’air. Il en a d’ailleurs le droit, laisse-t-on entendre du côté de sa garde rapprochée.
Pour bien des spécialistes en tout cas, à travers cette candidature qui a peu de chance d’aboutir, le natif d’Oyem est dans une opération d’augmentation de sa valeur marchande, pour peser auprès de l’opposition, voire, auprès du pouvoir en place, à l’heure des enchères politiques qui ne manquera pas de sonner avant, pendant, ou après le scrutin présidentiel de 2023.