samedi, mai 4, 2024
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    Gabon : 80 filiales d’entreprises françaises contrôlent plus de 15% du PIB du pays

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    La diversification tant attendue de l’économie gabonaise ne passe-t-elle pas également par une diversification des entreprises présentes sur le territoire national? Cette question trouve tout son intérêt à l’analyse du tissu actuel d’entreprises privées qui composent l’économie gabonaise. En effet, selon les données de Bercy, pas moins de 80 filiales d’entreprises françaises sont implantées au Gabon. Une omniprésence qui leur permet de cumuler près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit environ 1980 milliards de fcfa répartis dans l’ensemble des secteurs les plus productifs du pays. 

    Pétrole, mines, grande distribution, BTP, divertissement, etc., les entreprises françaises installées au Gabon se taillent à bien des égards, la part du lion d’une économie qui leur est dépendante. Avec plus de 80 filiales implantées au Gabon pour un chiffre d’affaires cumulé de près de 3 milliards d’euros, soit environ 1980 milliards de fcfa, elles représentent pas moins de 15% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays. Une présence et un poids historique, qui pèse aussi bien sur le plan économique, que sur les plans politique et social. Il faut dire que la plupart ont assis leur hégémonie par le truchement de la colonisation. 

    En effet, 8ème destination des investissements français, le Gabon, dispose de plus d’entreprises françaises présentes sur son sol que le Cameroun ou encore le Nigeria selon Alexis Lamek, ambassadeur de France au Gabon, une curiosité au regard de la taille des marchés de ces différents pays, mais qui peut s’expliquer par la faiblesse des institutions gabonaises. Plus de 60 ans après les indépendances, les entreprises françaises continuent donc de truster les premières places dans le secteur privé de l’économie gabonaise, travaillant entres elles, sous-traitants entre elles, et ne laissant que des miettes à l’économie gabonaise. 

    Mettant à mal le tissu économique local qui peine à se développer sans elles, ces entreprises au titre desquelles on compte Africa Global logistics (AGL), Meridiam, Colas, Air France, ou encore Eramet, Total Energie, Perenco et plus récemment Carrefour et InterMarché, ponctionnent l’économie gabonaise dans laquelle elle peine à réinvestir, rapatriant une (trop) grande partie de leurs revenus. Créant par ailleurs moins d’emplois qu’il n’en faut et qu’il n’y paraît, ces 81 filiales d’entreprises françaises peinent à soutenir le développement du pays. A l’heure de la transition, il serait opportun de jeter un regard objectif sur cette situation qui fragilise à bien des égards le tissu économique local.

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