Gabon : de la nécessité d’augmenter le salaire minimum à 150 000 FCFA

LE COFFRET

Véritable défi structurel en plus d’être conjoncturel, l’inflation que connaît actuellement le Gabon et à laquelle doivent faire face les populations, jette l’opprobre sur les mécanismes mis en place par les gouvernements successifs ces dernières années. Entre incapacité de développer de nouveaux pans d’une économie atone (malgré un défi de diversification de l’économie engagé par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba dès l’entame de son  premier mandat)  et incapacité de créer de nouvelles chaînes de valeurs, ces gouvernements semblent rester impassibles face à des niveaux d’inflation records. Inflation qui à l’heure actuelle nécessite pourtant un ajustement structurel.

De 5 450 fcfa en début 2018 à 6 000 fcfa pour la bouteille de gaz, 1425 fcfa le litre d’huile en moyenne depuis près d’un an contre 1200 fcfa auparavant soit une hausse de 15%. 150 fcfa  la baguette de pain via un tour de passe passe dont seul le gouvernement a le secret. 605 fcfa  le litre d’essence, faisant du Gabon l’un des pays dans lequel le précieux liquide coûte le plus cher dans le monde, loin devant le Vénézuela (13 centimes), l’Angola (245 fcfa) ou encore le Nigéria (261 fcfa). Tels sont, à minima, les exemples qui montrent le niveau actuel d’inflation que connaît le Gabon. Un niveau d’inflation qui nécessite dès lors, des mesures fortes.

En effet, si la gratuité des transports reste une initiative louable de la part du gouvernement, tout en tenant compte des dépenses en santé et protection sociale découlant de la lutte contre la propagation de la Covid-19 de 2020 à début 2022 dans notre pays, il n’en demeure pas moins que des mécanismes plus solides et visant à renforcer le pouvoir d’achat devraient être envisagés. Parmi ces mécanismes, la hausse du salaire minimum. Fixé actuellement à 80 000 fcfa  alors qu’en Guinée Équatoriale et au Congo, deux pays voisins, il est respectivement fixé à 128 000 fcfa  et 90 000 fcfa , celui-ci semble désormais désuet que l’on se base sur les prix de plus en plus élevés des logements, de l’eau et de l’électricité, des transports, ou encore de l’alimentation. 

Promise par le chef de l’Etat Ali Bongo au tout début de son magistère, cette augmentation du SMIG qui devait passer de 80 000 fcfa  à 150 000 fcfa, se fait donc toujours attendre alors même qu’elle favoriserait a minima une reprise économique par la consommation. Face à une crise qui perdure, dopée par une flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants, cette hausse qui a été déjà actée dans des pays comme le Maroc ou le Kenya, si elle est acquise, pourrait renforcer le pouvoir d’achat des ménages. Gageons que le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda puisse y songer pour faire face à la baisse annoncée du niveau de la croissance.

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