mardi, avril 30, 2024
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    Gabon : des dispositifs anti-corruption encore poreux placent le pays parmi les mauvais élèves du continent

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    Mettre « fin à diverses tracasseries quotidiennes, aux pratiques de corruption de certains agents ». En 2016 le candidat président Ali Bongo Ondimba promettait de grandes réformes visant entre autres à « amplifier la dynamique de bancarisation et donc l’épargne disponible dans le système financier national ». Sept ans plus tard, à l’orée d’une élection aux allures de tournant historique, le pays affiche un bien pâle bilan en la matière, avec une 39ème place continentale en matière de dispositifs anti-corruption, selon l’index Mo Ibrahim.

    « La corruption entrave le développement de notre pays. Elle mine la cohésion de notre société […] Elle n’épargne pas ceux qui ont un devoir renforcé d’exemplarité (…) Je n’ignore rien de certaines pratiques intolérables qui ont cours dans les rues de la capitale et dans les grandes villes du pays ». Ces propos d’Ali Bongo Ondimba tenus dans son discours à la nation du 16 août 2022 sont révélateurs de l’état actuel du Gabon en matière de corruption. Loin s’en faut. Le pays est actuellement l’un des mauvais élèves du continent, notamment en matière de dispositifs de lutte contre la corruption. 

    Malgré les promesses du candidat président Ali Bongo Ondimba dès 2009 de « lutter contre la corruption et la concussion », puis en 2016 lorsqu’il affirmait vouloir mettre « fin à diverses tracasseries quotidiennes, aux pratiques de corruption de certains agents », rien n’y fait et la corruption demeure endémique. Entre des dispositifs de lutte aux allures de chasse aux sorcières (Mamba, Scorpion) et des mécanismes bien huilés des agents publics, ce fléau tend aujourd’hui à s’étendre aux procédures de passation des marchés publics et au sein du secteur privé. Deux domaines dans lesquels le Gabon est respectivement 44ème et 25ème sur 54 pays africains. 

    Si le pays peut se targuer d’avoir connu une progression accélérée en matière de lutte contre la corruption entre 2017 et 2021, notamment du fait de “l’opération Mamba” qui aura mis aux arrêts plusieurs personnalités gabonaises, il reste néanmoins l’un des cancres du continent puisque classé 42ème avec un score de 25,6 sur 100. Un échec pour celui qui présidera encore le destin du pays pendant quelques mois et qui en avait fait son cheval de bataille pour mener le Gabon vers l’émergence. Une émergence qui se fait plus que jamais attendre du fait de cette corruption identifiée dans le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT), comme un « risque opérationnel ». 

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