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    Gabon / Journée nationale de l’enseignant : entre « honte » et reconnaissance du chemin parcouru

    le coup de coeur

    Le Gabon célèbre chaque 23 mars la Journée nationale de l’enseignant. Cette commémoration, instituée en 2007, et fixée au jour de l’assassinat de la syndicaliste Martine Oulabou, a été diversement appréciée hier mercredi. Honteuse pour certains, au regard de la considération dont l’enseignant fait l’objet de la part des autorités publiques, cette célébration a été, pour d’autres,  une occasion d’apprécier le chemin parcouru.

    Si pour une catégorie d’enseignants, beaucoup a été fait (et reste à faire) quant à l’évolution de leur profession au Gabon, pour d’autres, ce 23 mars n’était pas aux réjouissances. Partisan de cette sombre vision, Marcel Libama, syndicaliste connu pour ses positions tranchées, a dit hier sa peine de voir la Journée nationale de l’enseignant se tenir en présence des pouvoirs publics. Eux qui, selon lui, n’accordent que trop peu d’estime à cette profession. 

    « Journée Nationale de l’Enseignant quelle honte ! Une journée pourtant institutionnalisée mais aucune institution de la République ne reconnaît le rôle et le sacerdoce de l’enseignant dans la construction du Gabon.Regardez vous-même la légèreté du contenu  de la Journée dite nationale de l’enseignant (…) pas de remise de prix, de palmes académiques, pas de décoration pour les meilleurs enseignants et chefs d’établissement. À comparer avec le 54ème anniversaire du PDG y’a pas photo, là le trésor public sort le gain ».

    Marcel Libama s’exprimait au moment où à Libreville, plusieurs de ses pairs prenaient part à une célébration officielle aux côtés de la nouvelle ministre  de l’Education nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq. Parmi ceux-ci, le Syndicat de l’éducation nationale (Sena) de Fridolin Mvé Messa. 

    Invité lui aussi à réagir sur cette célébration, cette autre voix autorisée a un avis plus modéré. S’il reconnaît que beaucoup reste à faire pour améliorer l’environnement de travail de l’enseignant, il avoue cependant qu’un chemin non négligeable a été parcouru. 

    « Si on se réfère à l’enseignant des années 90, nous avons fait du chemin. L’enseignant n’avait pas de carrière, et le plus gros combat était de faire en sorte que cela change. Aujourd’hui, nous avons des  enseignants qui partent d’instituteur à professeur des universités, parce que les strates ont été décloisonnées. L’autre gain a été la construction des établissements scolaires en quantité et en qualité. Même si l’Etat ne le fait pas au rythme souhaité, nous maintenons la pression pour que l’Etat continue de construire. Il en est de même pour les conditions de vie des enseignants. La question salariale a été améliorée, puisque les enseignants ne sont plus les derniers en salaire. La grève que nous avons observée depuis le mois de septembre 2021 a permis au gouvernement de dégeler la carrière des enseignants, en reprenant, certainement pas encore au rythme souhaité, la régularisation des situations administratives, et en relançant les concours internes de l’ENI et de l’ENS cette année. Il reste que la situation de l’environnement du travail demeure difficile. Mais nous continuons  à revendiquer pour que ça s’améliore. L’action syndicale étant une politique des petits pas », a indiqué le leader du Sena. 

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