C’est l’une des principales décisions à retenir du conseil des ministres de ce mardi 07 juin 2022. Alors qu’elle est engluée dans un cercle vicieux mêlant dettes et gestion peu orthodoxe, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) vient d’être placée sous assistance respiratoire par le gouvernement. Une assistance matérialisée entre autres par la dissolution du Conseil d’Administration, la cessation des fonctions des membres de la Direction Générale avec effet immédiat et, la mise en place d’un Comité de surveillance et de contrôle.
La sortie médiatique de Patrick Ossi Okori, ex directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), au cours de laquelle il présentait de manière claire et précise les dérives de l’institution financière gabonaise en évoquant notamment les 85 milliards de FCFA d’impayés de l’État, n’aura semble t-il pas été du goût de l’exécutif. Et pour cause, quelques jours sinon quelques heures à peine après cette interview coup de poing, le responsable et son directoire viennent d’être mis sur la touche.
En effet, à l’issue du conseil des ministres surprise de ce mardi 7 juin, le gouvernement a entériné le projet de décret portant dissolution du Conseil d’Administration et la cessation des fonctions des membres de la Direction Générale. Un projet de décret accompagné de celui instituant une administration provisoire de la Caisse et la mise en place d’un Comité de surveillance et de contrôle. Des éléments plaçant de facto, la CNSS sous assistance respiratoire.
Avec en ligne de mire, une mise sous tutelle pour les 12 prochains mois voire plus en fonction des résultats obtenus, ces décisions qui s’inscrivent selon le gouvernement, « dans le cadre de la réforme de la mission gouvernementale de protection sociale et de la préservation du bien-être des populations en général et des assurés sociaux en particulier », pourraient enfoncer un peu plus cette institution tout en précarisant un peu plus les populations qui y sont assujetties.
Quand on a connaissance à la fois de la « récurrence des profonds dysfonctionnements », des difficultés que rencontrent les entités placées sous la tutelle de l’exécutif a l’image de la Société Gabonaise de Raffinage (Sogara) ou encore de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), ou encore des priorités actuelles du gouvernement, difficile d’imaginer la CNSS se relever de ce coup dur. Quoi qu’il en soit, rendez-vous dans un an pour dresser le bilan de ces décisions qui ne manqueront pas de faire réagir.