A la lumière des événements peu honorables qui ont suivi l’ouverture par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, des travaux de la concertation politique pour des lendemains électoraux apaisés dans le pays, on est bien en droit de se demander si cette rencontre de la classe politique gabonaise, voulue par l’opposition, acceptée et mise en musique par le Chef de l’Etat en personne conservera toute sa crédibilité et tiendra comme annoncé toutes ses promesses ?
En tout cas, les regards peuvent être croisés et déboucher sur des interprétations aussi diverses que variées. Seulement, le moins que l’on puisse dire jusqu’ici c’est que le contexte d’organisation de cette rencontre est fortement décrié par une partie de l’opposition qui a décidé de claquer la porte avant la tenue des travaux.
C’est bien le cas de Pierre Claver Maganga Moussavou et d’Alexandre Barro Chambrier qui estiment que dès le départ les dés ont été pipés et les intentions des organisateurs pas sincères du tout.
« J’ai décidé, dans les conditions actuelles, de ne pas prendre part à la Concertation voulue par le président de la République. Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une mascarade de concertation où les résultats sont prévus d’avance », a fustigé Maganga Moussavou, dans une déclaration tenue mercredi 15 février à Libreville.
« Dans cette démarche de boycott, REAGIR et l’Union nationale (UN) de Paulette Missambo, tous membres de la plateforme « Alternance 2023 », emboîtent le pas. Ils accusent la PG41 de Louis Gaston Mayila, la LIPPADES d’Argendieu Kombila, et le Congrès de l’opposition républicaine et patriotique (CORP) de Bonaventure Nzigou Manfoumbi, d’être les faire-vouloir du pouvoir, prêts à cautionner la mascarade », rapportent nos confrères de Gabonactu.
Outre ce contexte bien tendu qui semble ne mener vers rien de constructif, la crédibilité de la concertation vole de plus en plus en éclats pour certains du fait que le pouvoir en place, par l’entremise du ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, va se charger, en l’absence d’une liste consensuelle des représentants de l’opposition, de désigner les représentants de l’opposition à cette concertation, afin de démarrer les travaux.
Pour le moment, le ministre de l’Intérieur Lambert-Noël Matha a dit régler cette question en choisissant ces derniers des partis politiques ayant des représentants au Parlement et autres entités étatiques du pays.
Quelques questions méritent d’être posées ici : quelle crédibilité aura le rapport final de la concertation politique pour des lendemains électoraux apaisés ? Les élections seront-elles encore dans ce contexte vraiment apaisées si rien n’est fait pour calmer le jeu ?
Mieux, si l’opposition n’est représentée que par les partis de l’opposition ayant des représentants au Parlement et autres entités étatiques, l’autre partie de l’opposition qui se sentira lésée ne s’opposera-t-elle pas aux lendemains électoraux apaisés tant recherchés ?
Tant de questions dont les réponses pourraient nous être données dans les tout prochains jours ou semaines.