samedi, mai 4, 2024
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    Gabon : la Cour des Comptes, une juridiction complice des détournements?

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    Censée juger les gestionnaires publics, contrôler la régularité des comptes publics et vérifier le bon emploi des fonds publics, la Cour des Comptes semble de moins en moins apte à accomplir ses missions de contrôle des finances publiques. Malgré une dotation annuelle de plus de 4 milliards de fcfa en 2022 et plus de 5 milliards de fcfa prévus au titre de l’exercice 2023, cette juridiction financière reste impassible face aux nombreuses violations de la loi et autres irrégularités. Des irrégularités qu’elle avait pourtant soulignées dans l’un de ses derniers rapports soumis au président déchu Ali Bongo Ondimba. 

    Pourvue d’une mission cruciale pour le bon fonctionnement de l’Etat, la Cour des Comptes, plus haute juridiction financière en République gabonaise, semble de plus en plus apathique concernant la gestion des deniers publics qu’elle se doit pourtant de contrôler. Bien que nantie de budgets colossaux à l’image des 5 milliards de fcfa qui devraient lui être reversés cette année comme inscrit dans l’annexe des autorisations d’emplois adossé à la Loi de finance 2023, cette instance qui jouit d’une totale indépendance de contrôle, a joué le jeu de l’exécutif di régime déchu. 

    En effet, alors même que dans l’un de ses derniers rapports connus et rendu public à savoir celui de 2018, elle déplorait après « les contrôles effectués et les audits réalisés (…)de nombreux errements et irrégularités »,  soulignant de fait « un niveau de surveillance des finances publiques faible et que les systèmes de contrôles internes sont quasi inexistants », elle n’a pas été en mesure d’appuyer l’exécutif dans sa mission. Résultat, des détournements massifs comme on a pu le voir ces derniers jours avec des individus thésaurisant des milliards de fcfa dans leurs salons ou encore des centaines de véhicules achetés aux frais du contribuable mais à son détriment. Son site internet inopérant et son dernier rapport rendu public date de 2018.

    Devenue au fil des ans inopérante et opaque comme le sont la plupart des institutions publiques étatiques, la Cour des comptes et ses 398 employés qui coûtent chaque année à l’Etat plus de 2,552 milliards de fcfa, qui peut pourtant sanctionner les fautes de gestion relevées lors de ces contrôles en plus d’exercer aussi une mission de conseil et d’information auprès du gouvernement et du Parlement, semble donc de plus en plus loin de ces prérogatives et de plus en plus proche des délices du pouvoir. Une situation qui inquiète à l’heure de la Transition. 

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