En plein examen du controversé projet de Loi de règlement 2020, les députés ont passé en revue la stratégie du gouvernement visant à accorder des exonérations fiscales. Considérant que celle-ci sont contre productives comme ne cessent d’ailleurs de le clamer les partenaires techniques et financiers, dont le Fonds Monétaire International (FMI), ces derniers ont appelé le gouvernement à une « limitation de la pratique excessive des exonérations consenties à certaines entreprises ».
En pleine audition aux deux chambres du Parlement, Edith Ekiri Mounombi, ministre du Budget a reçu quelques blâmes de la part des députés. Sous la coupole de Faustin Boukoubi, ces élus dont la ligne budgétaire de 7 593 361 427 fcfa continue de faire débat dans un contexte où les risques budgétaires s’intensifient, ont ainsi invité cette dernière à revoir le processus d’exonérations fiscales. Des exonérations jugées à la fois excessives et contre productives.
En effet, plaidant pour une « limitation de la pratique excessive des exonérations consenties à certaines entreprises », les élus de la chambre haute du Parlement ont appelé le gouvernement à revoir leur stratégie étant donné que ces exonérations constituent pour l’État « une renonciation délibérée de certaines de ses recettes fiscales », comme le rapportent nos confrères de Le Nouveau Gabon. Bien que visant à encourager l’investissement dans certains secteurs, ces exonérations « qui constituent un problème majeur » pour les finances publiques, doivent donc être mieux ciblées.
Quand on sait que les exonérations sur les produits alimentaires au Gabon coûtent à l’État environ 100 milliards de fcfa, en plus des 436 milliards de fcfa généreusement accordées aux entreprises installées dans la zone économique spéciale de Nkok, comme révélées par les services du FMI en août 2021, ces recommandations des députés prennent tout leur sens. A charge désormais au gouvernement de les appliquer, afin d’améliorer le rendement d’une assiette fiscale encore loin des attentes.