Annoncé en juin 2018, le projet a 400 milliards de fcfa du groupe chinois Henan Guoji dans le secteur de l’habitat et du logement n’aura finalement pas prospéré, rappelle l’ancien directeur général de la SNLS, Joël Patient Mbiamany N’tchoreret, dans un rapport sur les opérations de la fusion absorption de la SNLS par la SNI, dont Inside News241 a obtenu copie. Malgré les assurances du gouvernement, ce projet qui devait être piloté par la Société nationale du logement social (SNLS), engloutie depuis par la Société nationale immobilière (SNI), a été tué dans l’œuf alors même que le Gabon est en déficit en matière de logements. Un déficit estimé à plus de 200 000 logements.
De Bifoun dans le Moyen-Ogooué à Essassa dans l’Estuaire, c’est un projet majeur qui devait voir le jour sous la coupole du chinois Henan Guoji. Bien décidé à investir jusqu’à 600 millions d’euros soit un peu moins de 400 milliards de fcfa, le groupe chinois entendait entre autre, bâtir dans la zone à régime privilégié de Nkok, sur une superficie de 27 hectares, pas moins de 1 000 unités qui devaient servir de logements à des particuliers, mais également des bâtiments commerciaux et collectifs. Un projet salutaire quand on sait que le pays manque d’infrastructures en la matière.
En effet, dans un pays qui consacre à peine 0,5% du budget d’investissement public au secteur du logement tandis qu’une moyenne de 10,2% des dépenses d’investissement était allouée à la construction de stades, ce projet du groupe chinois apparaissait comme une véritable bouffée d’oxygène, d’autant plus que dans son sillage, Henan Guoji entendait également attirer d’autres investisseurs notamment dans le secteur de l’énergie et le transport. Avorté, logiquement du fait de pesanteurs administratives en plus d’un environnement des affaires incertain et enclin à la corruption, ce projet s’est donc terminé sans avoir commencé.
Incapable de prendre le relais et ainsi de fournir aux populations des logements décents, la SNI, dont le coup de force visant à récupérer la SNLS devait lui permettre de se repositionner dans ce secteur grâce notamment aux subventions et à la caution de l’Etat, n’a donc pas su porter les espoirs nés de ce projet qui aurait pu matérialiser l’ambition et les bonnes relations entre l’empire du milieu et le Gabon. Cette même SNI au cœur d’une opération à plus de 100 milliards de fcfa dont on ignore les retombées. Nous y reviendrons.