Annoncé au terme du conseil des ministres du jeudi 13 octobre dernier, le Projet de loi de finances initiale (PLFI) 2023 élaboré par les services du ministère du Budget et des Comptes publics, ne fait déjà pas l’unanimité. Basé sur des prévisions toujours aussi optimistes, mais ne tenant pas compte des difficultés que traversent les populations, ce projet de loi de finances à 3.602,3 milliards de fcfa, qui prend en compte les actions et projets du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT), met notamment en lumière des dépenses de fonctionnement de l’ordre de 1.241,4 milliards de fcfa.
Présentée jeudi dernier par la ministre en charge du Budget et des Comptes publics, Edith Ekiri Mounombi, le projet de loi de finances initiale 2023 confirme une fois de plus les difficultés de l’exécutif à mettre en place un véritable plan de relance de notre économie. Et pour cause, bien que censé « prendre en compte les actions et projets du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) notamment l’Emploi des jeunes, l’Éducation, la Formation professionnelle, la Route et la Santé », ce PLFI n’intègre que peu les difficultés actuelles et futures des populations. Ces mêmes populations qui doivent composer avec une inflation galopante.
En effet, privilégiant « l’organisation des échéances électorales à venir » au détriment de subventions visant principalement à harmoniser les prix à la consommation, l’exécutif qui indique que « ce projet intègre les recommandations issues du débat d’orientation budgétaire de juin 2022 », semble donc ne pas avoir tenu compte de l’urgence absolue d’investir. Ce ne sont d’ailleurs pas les 1.241,4 milliards de fcfa de dépenses de fonctionnement prévues pour le prochain exercice, ou les 297,6 milliards de fcfa prévues en dépenses d’investissements, qui vont prouver le contraire.
Basé sur des hypothèses de production pétrolière à 10,9 millions de tonnes métriques pour un prix du baril de pétrole gabonais de 75 dollars US, une production de manganèse à 10,9 millions de tonnes pour un prix de vente de 161,1 dollars la tonne, une production de bois débité de 1,7 million de m3, ou encore un taux de change du dollar américain de 594 fcfa, ce PLFI 2023 équilibré en Ressources et en Charges à 3.602,3 milliards de fcfa, reste donc une énigme. D’autant plus que le niveau maintenu des dépenses de fonctionnement, ne devrait, sauf en augmentant la facture de la dette (7000 milliards de fcfa actuellement), permettre « la poursuite des efforts visant à développer les infrastructures routières ». L’exécutif attend-il les futurs crédits carbone pour miser enfin sérieusement sur l’investissement ?