2,6 milliards de fcfa. C’est le montant astronomique décaissé par le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus (Copil) entre le 31 mars et le 31 décembre 2020. Révélé par le rapport d’Audit rendu public récemment par le cabinet d’audit Deloitte Touche Tohmatsu, ce montant, entre autres, souligne ce qui apparaît comme un nouveau scandale financier. Scandale orchestré de main de maître par l’Exécutif et ses démembrements via la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) où était logé le Fonds Covid-19, au cœur de ce nouvel épisode.
Si elle a eu d’énormes répercussions sur le plan sanitaire avec plus de 300 décès recensés, la pandémie de covid-19 aura surtout été l’occasion pour le gouvernement d’asseoir un peu plus ses méthodes de gestion disgracieuses. Mêlant surfacturation et dissimulation d’informations, ces méthodes auront notamment permis au Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus (Copil), d’engager des sommes colossales en dépenses incongrues. C’est le cas des frais de missions, qui ont représenté entre le 31 mars et le 31 décembre 2020, pas moins de 2,6 milliards de fcfa.
Engloutie en à peine 9 mois au cours de l’année 2020 via le Fonds spécial de lutte contre l’épidémie de Coronavirus, le tout dans un contexte de récession économique qui commandait prudence et orthodoxie financière, cette dépense extravagante effectuée par le Copil et révélée par la mission d’audit réalisée par un cabinet indépendant réputé, interpelle une fois de plus sur la gestion des deniers publics. Une gestion dont les nombreux « dérapages budgétaires substantiels », ont largement contribué à démultiplier l’encours d’une dette publique qui dépasse les 7 000 milliards de fcfa aujourd’hui.
Par ailleurs, correspondant à l’équivalent de la masse salariale combiné de la Commission Nationale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (1,6 milliards de fcfa), du Conseil d’État (872,6 millions de fcfa), de la Commission Nationale de Protection des Données à Caractère Personnel (23 millions de fcfa) et de la Commission Nationale de Droits de l’Homme (17 millions de fcfa), ces frais de mission payé en définitive par le contribuable, interrogent quant à leur utilisation et surtout leur destination. A noter que cette somme, si elle peut paraître incongrue, ne représente qu’une infime partie des dépenses non justifiées contenues dans ces deux rapports.