samedi, juillet 27, 2024
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    Gabon : toujours aucune industrie du pneumatique malgré plus de 1350 tonnes de caoutchouc exporté au premier trimestre

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    Souhaité par Ali Bongo Ondimba à travers son plan stratégique Gabon émergent (PSGE) dont les retombées devaient se faire ressentir à l’heure où nous couchons ces lignes, le Gabon Industriel semble avoir pris du plomb dans l’aile. Malgré le développement de nouvelles filières telles que l’huile de palme ou le caoutchouc naturel, aucune industrie locale ne s’est développée, aucun champion national n’a vu le jour. 

    En dépit de plus de 500 milliards de fcfa d’investissements sur fonds publics, le Gabon dont le gouvernement et les entités publiques acquièrent chaque année des centaines de véhicules neufs, ne dispose toujours pas de sa propre usine de fabrication de pneumatiques alors que la production de caoutchouc bat son plein, que l’industrie pétrolière bat des records et que la filière huile de palme s’engraisse. 

    « Dans l’industrie du pneu, 60% des caoutchoucs utilisés sont des caoutchoucs synthétiques fabriqués à partir d’hydrocarbures d’origine pétrolière, le caoutchouc naturel restant cependant nécessaire pour les 40% restants ». Telle est la conclusion des spécialistes de la fabrication de pneumatiques, une industrie qui absorbe chaque année plus de 70% du volume total de caoutchouc produits dans le monde. Au Gabon, pays friand de véhicules neufs pourtant, aucune trace d’une telle industrie alors qu’en considérant le développement et les investissements réalisés dans les industries extractives, une telle industrie créerait une forte valeur ajoutée, en plus d’un soft power sous régional. 

    En effet, fort d’une production pétrolière estimée à plus de 10 millions de tonnes par an, d’une production de caoutchouc en constante progression avec notamment près de 1500 tonnes exportés au seul premier trimestre 2023, le Gabon aurait les arguments pour se lancer dans un secteur qui ne manque aucunement de débouchés. Loin de là, puisque certains opérateurs sur le plan local, se sont fait maîtres de l’importation de pneus usagés venant d’Europe ou des États-Unis. Vendus à partir de 12000 à 13000 fcfa en fonction de la taille et de la dimension, ces pneus qui échappent à tout contrôle des autorités, restent prisés par les automobilistes. 

    Soulignant à la fois le caractère plausible et stratégique de cette hypothèse industrielle, qui ferait du même coup, entrer le Gabon dans une nouvelle ère, celle du Gabon industriel promis par Ali Bongo Ondimba, cette possibilité pour le pays, au regard de ses atouts naturels et sa zone économique tant vantée, de développer à minima une industrie du pneumatique, a donc tout son sens aussi bien en termes d’emplois que de valeur brute. Encore faudrait-il que l’exécutif, qui entend désormais se tourner vers une agriculture de rente, le comprenne de cette façon. 

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