Dans une tribune publiée récemment sur son compte Facebook, l’ancien porte-parole du Parti démocratique gabonais (PDG) qui a depuis démissionné du parti, Jo Dioumy Moubassango accuse l’opposition de ne pas avoir réellement fait le bilan de ses échecs. Nous publions l’intégralité de ladite tribune.
« Dans Hébreux 11 : 1, il est dit ceci : « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas ». A l’épreuve du temps, il faudra confirmer ce verset de la sainte bible, dans un environnement qui est loin d’être celui d’une église. L’opposition a essuyé plusieurs échecs, sans avoir véritablement fait l’exégèse de ses débâcles. Au titre des explications, sa difficulté à sécuriser le vote des gabonais. Si l’on faisait un réexamen chronologique des résultats des scrutins présidentiels récents, on obtiendrait le tableau suivant :
– Présidentielle 2009
Ali Bongo Ondimba : 41, 73 % des suffrages
André Mba Obame : 25,88 % des suffrages
Pierre Mamboundou : 25,22 % des suffrages
En somme, pour dégager une tendance générale du rapport de légitimité populaire entre
l’opposition et le PDG, les résultats seraient les suivants :
PDG : 41,73 % des suffrages
Opposition : 51,10 % des suffrages
Du fait de l’élection à un tour, qui confère au suffrage le plus important la victoire, le candidat PDG avait été déclaré VAINQUEUR mais les chiffres sont plus parlants que la victoire ainsi attribuée.
– Présidentielle 2016
Ali Bongo Ondimba (PDG) : 49,80% des suffrages
Jean Ping (Opposition) : 48,23% des suffrages
Par le Ministère de l’Intérieur
Le 24 septembre, les résultats suivants sont proclamés après les recours par la Cour constitutionnelle du Gabon.
Ali Bongo Ondimba (PDG) : 50,66% des suffrages
Jean Ping (Opposition) : 47,24% des suffrages
Pour autant, le rapport des victoires au nombre de provinces est le suivant :
Candidat PDG ABO : 3 provinces soit le Haut-Ogooué, l’Ogooué-Ivindo, Ogooué-Lolo. (G2, G6, G7)
Candidat Opposition JP: 6 provinces Soit l’Estuaire, le Moyen-Ogooué, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué-Maritime, le Woleu-Ntem. Inclues la capitale Libreville, qui compte le gros du corps électoral et la capitale économique Port-Gentil. (G1, G3, G4, G5, G8, G9)
Selon les résultats de la Cour constitutionnelle, le candidat PDG, Ali Bongo Ondimba, est déclaré vainqueur mais le rapport sur le nombre des provinces est beaucoup plus parlant. En plus d’une vive polémique entourant les résultats du fait du retard de l’arrivée des résultats en provenance de la province du Haut-Ogooué et une population spontanément surestimée.
NB : Ce que je dis n’est pas une analyse, c’est un simple rappel des faits et de l’histoire de notre pays.
Par conséquent, les Gabonais ne sont pas à blâmer. Ils ont toujours clairement exprimé leur choix. Ceux qui sont à blâmer, ce sont les acteurs politiques de l’opposition qui n’ont jamais été capables de sécuriser le vote des gabonais. La crise n’est donc pas une crise électorale comme cela a toujours été dit, mais à mon sens une crise des urnes comme me l’avait confié un aîné bien avisé récemment.
La question préjudicielle est celle-ci : Comment pourraient-ils (opposition) sécuriser le vote et le résultat cette fois-ci ? C’est à ce niveau que les intelligences doivent se mettre ensemble et faire preuve de cohérence, de stratégie et de détermination. Ceci en tenant compte de la réalité suivante : « Tous les opposants ne sont pas de l’opposition ». A vous de comprendre. »
Jo Dioumy Moubassango,
Homme politique gabonais et ancien porte-parole du PDG