La sortie du Copil citoyen en réponse au ministre de la Santé, Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, au sujet de la rupture des antirétroviraux la semaine dernière a interpellé plus d’un. Pour preuve, Françoise Ndayishimiye, représentant-Pays de l’Onusida, a reçu en audience les membres de cette plateforme citoyenne. C’est ce que révèle le Copil citoyen dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Nous publions intégralement ledit communiqué.
« Ce lundi 25 juillet 2022, accompagné de Mme Mariame Fatou MOUSSOUNDA NZAMBA Présidente REGAP+, le Porte-Parole du COPIL CITOYEN a été reçu en audience par le Représentant Pays de l’ONUSIDA. C’est à la suite de la communication du COPIL CITOYEN sur la situation des PPVIH que la Représentante Pays a bien voulu nous inviter à cette séance de travail pour mieux nous éclairer.
Tout en saluant l’esprit d’ouverture et la promptitude de la Représentante Pays dont le souci était de nous édifier sur la situation actuelle des PVVIH, le Représentant Pays nous a présenté les missions de l’organisation dont elle à la charge à savoir : l’accompagnement technique, le plaidoyer, les recommandations et la surveillance. Nous avons ainsi compris que les aspects liés à la logistique, à l’achat des médicaments et équipements de lutte contre le VIH/SIDA, le suivi des personnes infectées ne relèvent nullement des missions de l’ONUSIDA.
Pour rappel, la dénonciation du COPIL CITOYEN porte sur l’absence de médicaments, d’équipements pour une lutte efficiente contre le VIH/SIDA et une prise en charge sociale complète des personnes vivant avec le VIH/SIDA, choses qui relèvent des missions du Gouvernement.
De cet échange, nous comprenons que le souci des antirétroviraux relève des problèmes logistiques du côté du gouvernement, des problèmes que le COPIL CITOYEN qualifie de négligence volontaire du Gouvernement à l’endroit des personnes vivants avec le VIH/SIDA qui se voient contraints de suivre un traitement en dents de scie avec de gros risques de rechutes pouvant conduire à la mort de ces derniers sachant qu’à ce jour, certains sont à plus de 6 mois sans traitement.
Une situation qui concerne plus les patients de première ligne.
Le COPIL CITOYEN a rappelé à la Représentante Pays les facilités mises en place par le Gabon ces 5 dernières années à savoir : l’exonération de CSS en 2017 et de TVA depuis 2021 sur tout biens et services en rapport avec la lutte contre le VIH/SIDA en plus de l’augmentation de plus de 70% du budget de lutte contre le VIH/SIDA qui est passé de 2 milliards de FCFA en 2019 à 3,525 milliards depuis 2020 ce, sans oublier de comparer la gestion exemplaire de la RDC en matière de lutte contre le VIH/SIDA.
S’agissant de cet exemple, la Représentante Pays nous a précisé que la RDC comme l’ensemble des pays de la sous-région CEMAC à l’exception du Gabon et de la Guinée-Equatoriale jugés comme pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure bénéficient de l’appui du fonds mondial pour la lutte contre le VIH/SIDA, un appui dont bénéficiait autrefois le Gabon mais qui lui a été retiré d’autant plus qu’il n’en usait pas.
S’agissant de l’absence d’antirétroviraux, le COPIL CITOYEN note que pour les 24.000 personnes vivant avec le VIH/SIDA que compte le Gabon, seulement 2,170 milliards sont nécessaires pour répondre à la demande annuelle. Un montant que l’Etat gabonais semble n’avoir pas de disponible pour sauver 24.000 Gabonais au regard des ruptures répétées ?
Le Représentant Pays a rappelé au COPIL CITOYEN que tant que les antirétroviraux seront achetés en petite quantité, le risque de rupture demeurera, recommandations et propositions ont été faites au Gouvernement par l’ONUSIDA pour voir comment éviter toute rupture, des propositions qui demeurent à l’appréciation du Gouvernement et pour lesquelles le COPIL CITOYEN veillera à leurs applications pour que plus jamais, la vie des PPVIH ne soit menacée.
Le COPIL CITOYEN poursuivra son périple du côté du Gouvernement, identifié par le COPIL CITOYEN comme principal responsable de cette situation.
Fait à Libreville, le 25 juillet 2022
Pour le COPIL CITOYEN, le Porte-parole. »
Geoffroy Foumboula Libeka Makosso