La 15e session de la Conférence des chefs d’État de la Cemac tenue à Yaoundé ce 17 mars 2023 a été l’occasion pour les chefs d’État de ladite zone de poursuivre avec la réforme du franc cfa, qu’ils jugent ne plus être en phase avec les défis de leurs pays. Ce, tant sur le plan économique, social que politique.
Ainsi lors de cette rencontre, les présidents de la communauté ont réaffirmé leur ferme volonté de poursuivre avec la révision progressive du cadre de coopération monétaire avec la France.
Après avoir confié la réflexion de la réforme au gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, et au président de la Commission de la Cemac, le Gabonais Daniel Ona Ondo, en novembre 2019, ils ont décidé « d’élargir la réflexion au ministre en charge des finances et de l’économie » et de leur « remettre les conclusions conjointes à brève échéance, en planifiant suivant un échéancier précis, les mesures à prendre à court, moyen et long terme ».
D’après quelques indiscrétions, les réformes voulues par les chefs d’État de la Cemac ne sont pas très éloignées de celles déjà appliquées dans l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (Uemoa). Il s’agit du changement de dénomination de la monnaie, de la clôture du compte d’opération dans les livres de la Banque de France, afin de permettre à la Cemac de disposer de la totalité de ses réserves de change contre 50% actuellement et du retrait des représentants français au sein des organes de décision et de contrôle de la Beac.
Si les réformes sont clairement précisées, rappelons tout de même que ces dernières devraient prendre du temps pour être mises en œuvre à court ou moyen terme. Elles sont jugées plus délicates. Ce qui est sûr, c’est que tôt ou tard, elles seront mises en œuvre.