Champion du climat sur le plan International et perçu comme étant le « dernier jardin d’Eden » en raison de sa longue histoire dans le domaine de la conservation environnementale et de son engagement politique pour un environnement naturel intégralement préservé, le Gabon peine pourtant à s’arrimer aux normes en matière de traitement et de recyclage de déchets. Tristement célèbre pour sa décharge de Mindoubé qui fait peser sur les populations environnantes un véritable risque sanitaire, le pays et certains de ses habitants voient depuis plusieurs mois, se développer une nouvelle décharge dans la commune d’Owendo.
Croulant sous des monticules d’ordures depuis plusieurs décennies, Libreville, capitale gabonaise et accessoirement « capitale la plus sale d’Afrique », peine à résoudre cette problématique d’insalubrité. Malgré l’imposition d’une taxe sur les ordures ménagères dont le taux a été fixé à 7% pour « toutes les personnes physiques ou morales disposant d’un contrat d’abonnement d’électricité » et qui en à peine trois ans a généré pas moins de 22 milliards de fcfa, les autorités peinent à trouver de véritables solutions à cette problématique, préférant trouver des solutions cosmétiques.
En effet, à l’image de la décharge à ciel ouvert de Mindoubé qui dégrade aussi bien l’environnement que l’image même de la capitale, les élus des différentes communes n’hésitent pas à créer de nouvelles décharges. C’est le cas de la commune d’Owendo gérée par Jeanne Mbagou depuis plus de 10 ans, où se développe peu à peu, avec la complicité du ministère de l’Intérieur, une décharge en plein cœur de la mangrove d’Alenakiri où s’amoncellent Immondices et détritus de toutes sortes. Cela au grand dam des populations de cette partie du Grand Libreville qui manifestent d’ailleurs leur ras-le-bol.
Encouragé et entretenu aussi bien par Sanivit, entreprise en charge du ramassage d’ordures dans cette partie de la ville et qui vient d’ailleurs de voir son enveloppe passer de 600 à 900 millions de fcfa, que par l’édile de cette commune qui n’hésite par ailleurs, pas à multiplier des dépenses ostentatoires à l’image de l’achat de véhicules pour ses conseilleurs d’un montant de plus de 350 millions de fcfa, cette situation pose un véritable problème d’éthique environnementale.
Dans un pays qui se présente comme un champion de la protection et de la préservation de l’environnement, et qui du reste, est perçu comme étant le « dernier jardin d’Eden » en raison de sa longue histoire dans le domaine de la conservation environnementale et de son engagement politique pour un environnement naturel intégralement préservé, difficile de comprendre cette absence d’une véritable politique de gestion des déchets. Mettant en danger les populations, l’exécutif semble une nouvelle fois, préférer fermer les yeux sur un problème majeur et récurrent.