jeudi, mars 28, 2024
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    Le Billet sarcastique : afin que plus jamais, l’indisponibilité « temporaire » ou « définitive » d’un seul homme n’expose la République au viol de jeunes étalons lubriques sans aucune éthique

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    Dans un billet quasi-quotidien, Serge Abslow analyse avec beaucoup de sarcasme les faits de société et les évènements qui chamboulent la vie du Gabonais dans son pays. Le billet du jour met le doigt au cœur du problème du « pillage de l’Etat en bande organisée » que les Gabonais subissent depuis de nombreuses décennies. Serge Abselow rappelle, à ceux qui ont des oreilles, que « ceux qui sont jugés aujourd’hui ne sont que la face émergée de l’iceberg », car « la face immergée est infiniment plus grande, plus vicieuse et toujours plus nuisible ». Lecture en dix points.

    « 1. Un pillage de l’Etat en bande organisée. C’est ce que révèlent ces procès retentissants qui se déroulent depuis quelques mois dans notre pays, et dont les accusés sont exclusivement les membres, amis et sympathisants de la nébuleuse Ajev (Association des jeunes émergeants volontaires, NDLR) dont la noirceur des actes commis est décidément loin d’avoir été révélée entièrement. 

    2. Je le dis tout de suite ! Je n’ai aucune sympathie pour aucun de ces jeunes gens qui semblent, par la gravité des révélations qu’ils font, retourner l’opinion pour apparaitre comme des agneaux. Ainsi que je le dénonçais hier au temps de leur toute puissance, je pense encore aujourd’hui en dépit de leurs révélations ahurissantes, qu’ils sont des criminels. 

    3. En effet, tous ces jeunes sans exception, émargent dans les colonnes de cette chienlit qui colonise le Gabon depuis près d’une décennie, avec une accélération inouïe depuis 2016. Ceux qui sont jugés aujourd’hui ne sont que la face émergée de l’iceberg. La face immergée est infiniment plus grande, plus vicieuse et toujours plus nuisible. 

    4. Toutes ces petites frappes politiques, éxécutants sadiques devenus subitement des agents publics sans aucune éthique qu’on cite, tous receleurs d’argent public et qui continuent de rouler carosse en niquant la république sans être inquiétés, sont le plus grand danger qui continue de menacer notre pays. Ils sont ce que la république a de plus abjecte. 

    5. Et ces procès retentissants sont justement l’occasion de nous rappeler la profondeur de la déchéance morale dans laquelle à été précipitée notre nation. Quand des brigands au col blanc infestent les institutions de la république en les infectant aussi du venin de la corruption, de la concussion et de la trahison. 

    6. Ce ne sont finalement pas Patrichi Tanasa, Ngouoni Oyouomi, Tsame Obame, Ondias Souna, Allogho Akué, Ondo Mba…. qui sont à la barre aujourd’hui. Mais c’est davantage sur les institutions de notre pays que ces procès jettent la lumière en apportant la preuve de leur dévoiement irréversible et irréparable. Surtout la première d’entre elles. 

    7. Parce que la facilité avec laquelle des garnements sortis de nulle part et sans aucun pedigrée notoire pour être ainsi propulsés aux plus prestigieuses fonctions d’état, ont pu bâtir une architecture mafieuse pour siphonner l’argent public, est révélatrice de la légèreté et de la fragilité de la clé de voûte des institutions. 

    8. Et pour cause, une fois que celui qui l’incarne est frappé « d’indisponibilité temporaire », cette institution est à la merci de tous les flibustiers qui l’infestent et qui n’ont pour seule ambition que de se servir plutôt que servir. Portés à des hautes fonctions auxquelles ils n’ont jamais été préparés, que pouvait-on attendre de tels jeunes gens? 

    9. Le thriller judiciaire auquel on assiste et dont les épisodes prochains sont porteurs d’un suspens déjà perceptible au regard des nouvelles révélations à venir, est en verité le procès de toutes ces autres institutions qui ont permis que tout cela arrive en éludant la question préjudicielle de l’indisponibilité du Président de la République. 

    10. Ces procès factices qui jugent des boucs émissaires pour se donner bonne conscience, sont une farce. Si l’on veut véritablement agir pour la justice et la postérité, il faut créer un cadre institutionnel qui empêche que l’indisponibilité « temporaire » ou « définitive » d’un seul homme, expose toute la république au viol de jeunes étalons lubriques sans aucune éthique morale qui pullulent dans nos institutions. C’est de ça qu’il s’agit. 

    Sarcastiquement vôtre ! »

    Serge Abslow, chroniqueur

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