Il y a quelques jours, l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), entité rattachée à la présidence de la République, informait de ce que dès l’année 2023-2024, elle n’enverrait plus d’étudiants dans des universités privées à l’étranger. La décision, qui fait grincer des dents au sein de la communauté éducative, a également suscité une levée de bouclier du Copil citoyen. Le regroupement de la société civile gabonaise a invité la présidence de la République à plutôt « effectuer des coupes dans son budget, et non dans les bourses des étudiants ».
D’emblée, le Copil citoyen a estimé que ces nouveaux critères d’attribution de bourses ont pour « réel objectif » de réduire le nombre d’étudiants boursiers au Gabon, « afin de réaliser des économies sur le budget de l’Etat« .
« Le Copil citoyen constate pour le regretter que la présidence de la République, tutelle directe de l’ANBG, ait choisi de sacrifier l’avenir des Gabonais en décourageant le maximum d’étudiants à poursuivre leurs études en les privant de bourse, de campus universitaires mais et surtout d’établissements supérieurs réunissant le minimum de conditions d’apprentissage« . Et le regroupement de regretter le désert académique qu’est devenu notre pays.
« Avant 2009, les universités du Gabon, n’étaient certes pas les meilleures du monde, mais disposaient quand même du minimum nécessaire (campus, restaurants universitaires servant 3 repas par jour à raison de 150 FCFA l’unité, etc.)
Les écoles supérieures étaient perçues comme des écoles d’élites (…) De 2009 à ce jour, c’est l’hécatombe totale en milieu universitaire. Comment l’expliquer quand on sait que le budget du Gabon n’a jamais mobilisé autant d’argent pour l’éducation« , s’est questionné le regroupement de la société civile, à travers son porte-parole Geoffrey Foumboula Libeka Makosso.
Pour le Copil citoyen, « le problème actuel des bourses tire son origine du rattachement de l’ANBG à la présidence de la République« . Une entité qui, dit-il, a vu son budget décuplé depuis 2009, sans réel impact derrière. Ceci, en plus d’être devenu une sorte de « case pour amis, parents et connaissances ». Toute chose qui obère son budget de fonctionnement. « L’ANBG est en train de connaître le même sort que l’ensemble des Agences créées et gérées par la Présidence de la République, à l’image de l’ANGT ayant englouti des milliards de FCFA et étant morte sans rendre compte au peuple gabonais« , a indiqué le communiqué du Copil citoyen signé de son porte-parole, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso.
Intervenant sur cette actualité, la directrice générale de l’ANBG, Sandra Flore Mampari Pinze-Abessolo, a indiqué que la décision prise ne concerne pas les nouveaux bacheliers et les étudiants en cours de cycles dans des universités privées à l’étranger. Tout comme elle ne concerne pas les bourses de coopération et celles « relatives aux programmes de formation spécifiques à fort taux d’employabilité« .