vendredi, mars 29, 2024
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    Copil Citoyen : un engagement civique qui fait école

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    Dans la gestion de la Covid19 au Gabon, il est un son de cloche qui se fait de plus en plus entendre, en plus des orientations gouvernementales. C’est la voix du Copil citoyen. Du nom de ce regroupement de personnalités diverses, portées par la volonté de voir le gouvernement bien faire les choses. Selon Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, porte-parole et figure de proue dudit regroupement, leur combat est civique, et vient de la nécessité pour chaque citoyen de « défendre la patrie » contre l’inconstitutionnel, comme le veut l’article 21 de la Constitution en République gabonaise.

    « (…)C’est au lendemain de l’annonce gouvernementale d’instaurer un pass sanitaire au Gabon dès le 15 décembre 2021, que je me réunis avec quelques responsables des syndicats de l’Education et que nos actions s’alignent sur l’appel à la ville morte lancée par le président de Dynamique unitaire, Jean Rémy Yama. Ce sont les manquements et les zones d’ombres dans la gestion du Covid-19 qui nous ont poussés à créer le Copil citoyen. Nous n’avons pas cessé d’interpeller le gouvernement à travers des rapports, des courriers adressés au premier ministre, mais qui n’ont malheureusement jamais eu de réponse. Or dans tout pays, les acteurs de la société civile sont les premiers interlocuteurs du gouvernement. Nous sommes les partenaires du gouvernement, et non leurs ennemis. Mais on est dans un pays où les gouvernants méprisent certaines choses et personnes« , a confié celui qui est par ailleurs ambassadeur Jeunesse depuis 2015.

    Depuis lors, le Copil citoyen a réussi à faire annuler deux arrêtés ministériels portant sur les nouvelles mesures gouvernementales contre la Covid19, sur saisine de la Cour constitutionnelle. Seul le décret pris le 2 janvier 2022 à ce propos lui aura échappé, son énième saisine en annulation ayant été déboutée. Mais qu’importe, l’action de ce regroupement de la société civile a largement fait école dans le pays. Auprès des populations d’abord, qui ont été « conscientisés » sur leur rôle de citoyens. Une population à qui le Copil citoyen a surtout rappelé que des dispositions gouvernementales peuvent être attaquées si elles ne cadrent pas avec la loi et avec l’idéal républicain.

    Le combat a eu un impact tel qu’en trois mois de création, le Copil citoyen dénombre aujourd’hui 1 800 volontaires actifs sur les neuf provinces, et près de 16 000 personnes qui ont signé sa pétition de rejet des nouvelles mesures gouvernementales sur la Covid19.

    S’agissant des procédures administratives, l’action du Copil citoyen a également fait école au sein même du gouvernement, de l’Assemblée nationale, et de l’administration de la Cour constitutionnelle, selon les retours qui parviennent de ces institutions.

    Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, porte-parole du copil citoyen lors
    de la première saisine auprès de la cour constitutionnelle © D.R.

    « Lorsqu’on a mis en place ce mouvement, c’était pour défendre des objectifs certes liés à la Covid-19, mais ce combat va désormais plus loin, car le mal est profond » a reconnu M. Foumboula. Il s’agit désormais, et davantage, de sortir le Gabonais du « déni de citoyenneté » qui l’a très longtemps caractérisé, et qui lui a longtemps fait croire que le pays appartient aux dirigeants, a-t-il estimé. Mieux, de sortir le Gabonais de « l’égoïsme » qui le pousse à ne mener des combats que pour soi-même, et jamais pour le pays. Car, a rappelé le leader jeunesse, « le devoir civique, ce n’est pas seulement d’aller voter comme veulent nous faire croire les politiques, c’est également de défendre son pays contre l’injustice et l’anti-constitutionnel, quitte à y laisser sa vie« .

    Et ce combat, le Copil citoyen entend le porter déjà en 2023, en n’hésitant pas « à peser » sur les différentes élections qui vont se tenir au Gabon : « nous sommes un mouvement civique, et en temps que tel, nous pouvons mettre des pressions sur les élections. Et on ne va pas se priver de le faire pour les prochaines élections. Notamment les élections législatives et sénatoriales, parce que nous n’allons plus jamais accepter que des personnes qui partent défendre les intérêts de leur camp politique, de leur gouvernement, au lieu de défendre les intérêts du peuple, continuent de siéger en notre nom. Ça, on le dit clairement et on l’affirme », a conclu le porte-parole du Copil citoyen, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso.

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