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    Gabon : 22 associations, mouvement et partis politiques invitent Emmanuel Macron à « éviter toute immixtion dans le processus électoral en cours »

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    Quelque 22 associations, mouvement et partis politiques regroupés au sein de la fédération des mouvements citoyens et anti-France Afrique du Gabon, ont invité le mercredi 1er mars 2023, via un mémorandum, le président de la République française, Emmanuel Macron à s’abstenir de s’immiscer dans le processus électoral actuellement en cours au Gabon. 

    Le mémorandum signé du porte-parole du mouvement, et par ailleurs responsable général du NewPower, Privat Ngomo, a été préparé à Libreville depuis le 12 février 2023 et rendu publique ce mercredi 1er mars 2023, jour d’ouverture du « One Forest Summit », un sommet sur le climat et consacré à la protection des forêts du bassin du Congo. 

    Les revendications 

    Dans leur document d’une dizaine de pages, le mouvement dresse un chapelet de revendications et invite surtout le maître de l’Elysée à ne pas interférer dans les affaires intérieures du Gabon. Sur la tenue du sommet, ils revendiquent que les questions de fond relatives à la question climatique au Gabon soit traitées, faute de quoi le « One Forest Summit » ne serait finalement que ce qu’ils redoutent qu’il soit en réalité, à savoir « un prétexte pour imposer aux Gabonais un président lors de son élection présidentielle de 2023 qui va assurer et garantir la protection des intérêts français dans le pays« .

    LIRE AUSSI : One Forest Summit : quels enjeux pour le climat et quelles solutions concrètes ? 

    Ils souhaitent par exemple que le sort des populations gabonaises qui vivent dans ces forêts soit mis sur la table, que la question de « la surexploitation du bois gabonais par les multinationales étrangères, notamment françaises, et sa conséquence directe, la dévastation de l’habitat animal qui provoque le dramatique conflit homme-faune dans les espaces villageois » y figure également.

    Tout comme celle de « la juste répartition des immenses bénéfices générés depuis plus de 90 ans par l’exploitation du bois gabonais », encore plus que celle « de la précarisation toujours plus grandissante des populations gabonaises à qui ne profite nullement la manne financière engrangée par toutes ces entreprises étrangères suite à leur suractivité forestière » soit traitée durant ce « One Forest Summit ».

    « Comment peuvent s’allier un puissant intérêt pour la protection des forêts du Gabon et une indifférence marquée pour le sort des populations gabonaises qui y vivent ? Le climat et la biodiversité forestière du Gabon ont-ils plus d’importance que la vie et le bien-être du peuple gabonais ? Voilà qui mérite une explication de texte », s’interroge le mouvement. 

    L’appel à ne pas interférer dans le processus électoral en cours 

    La vérité est que l’arrivée d’Emmanuel Macron est mal interprétée par ces militants anti-France Afrique du Gabon. « Le caractère franchement inopportun de la date choisie pour la tenue du « One Forest Summit » disent-il laisse à penser que l’événement dissimule en fait un agenda caché », ajoutent-ils.

    Pour eux, cette visite est commandé par « la situation géopolitique mondiale et surtout africaine, avec le retour vigoureux de la Russie sur la terre de Kama, particulièrement dans le pré-carré français d’Afrique, inquiète au plus haut point l’élite économique et politique de la France, dont les intérêts sur le continent noir sont mis à mal par le pays de Vladimir Poutine ». 

    « Pour l’état-major français, il devient urgent d’éviter l’extension de la « fronde souverainiste » au reste du sous-continent d’Afrique centrale. Il faut prendre les devants », disent-ils pour s’expliquer la présence du président français au Gabon.

    LIRE AUSSI : Gabon : Privat Ngomo annonce officiellement sa participation à la présidentielle de 2023

    « A la lumière de cette analyse, la tenue précipitée et injustifiée du « One Forest Summit » en mars 2023 au Gabon trouve son explication : l’événement sert en réalité de couverture à Emmanuel Macron. La raison fondamentale de son déplacement n’est pas la préservation des forêts tropicales, mais le contrôle total du processus électoral en cours, pour s’assurer que le président issu des prochaines échéances d’août et septembre 2023 sera un obligé de la France et qu’ainsi, le Gabon demeurera dans le giron français », peut-on lire dans leur mémorandum. 

     « Au moment où le peuple gabonais dans son écrasante majorité, et particulièrement sa jeunesse, entend renouveler toute sa classe politique en cette année électorale 2023, il est fortement recommandé à la France d’Emmanuel Macron d’éviter toute immixtion dans le processus électoral en cours », conclut le mouvement dans son mémorandum.

    Parmi les mouvements signataires, il y a The NewPower, Copil Citoyen, Urgences panafricanistes (Kemi Seba), Morena (Luc Bengone Nsi), Amazones d’Afrique, Amazones du Gabon, CDG (Dr Bruno Ella), OPA (Marc-Ulrich Malekou-Ma-Malekou), CRAC, pour ne citer que ceux-là. 

    Cette action aura-t-elle un impact dans les décisions de l’Elysée vis-à-vis du Gabon ? Wait and see.

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