A la tête du pays depuis octobre 2009, Ali Bongo Ondimba aura réussi dans certains domaines, mais échoué dans beaucoup d’autres. Malgré des budgets colossaux à sa disposition et des cours du baril favorables puisqu’ils étaient en moyenne de 76 dollars US, l’homme qui promettait de mettre le pays sur la voie de l’émergence, est passé à côté de son « rêve » dans les grandes largeurs.
Prospérité partagée, développement des piliers de l’émergence (Gabon Vert, Gabon Industriel, Gabon des Services), renforcement des fondations de l’émergence par le capital humain, développement durable, la gouvernance et les infrastructures. Le tableau présenté par Ali Bongo Ondimba dans son Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) semblait idyllique. Reposant sur les fondements laissés par son père, ces axes stratégiques n’ont en grande partie pas été développés.
Malgré des budgets colossaux mis à sa disposition dont plus de 40 000 milliards de fcfa entre 2010 et 2022 pour plus de 600 milliards de fcfa par an d’investissements publics, presqu’aucun changement n’est véritablement venu bouleverser le quotidien des populations gabonaises. Ces mêmes populations qui, du fait de l’absence d’anticipation des dirigeants, doivent aujourd’hui composer avec une inflation galopante, des pénuries à répétitions et une spéculation volontaire de la part d’opérateurs économiques qui semblent de plus en plus intouchables.
D’ailleurs, l’économiste Mays Mouissi et le directeur de publication de Gabon Media Time Harold Leckat parlent, dans leur rapport rendu public ce mois de juillet, de 13 réalisations sur 105 promesses rien que pour le deuxième mandat du président de la République.
Si l’argument phare de l’exécutif pour justifier ses insuffisances au cours des dix dernières années, reste la baisse des prix des produits de base, notamment le pétrole, force est pourtant de constater qu’au cours des treize dernières années, le prix moyen du brut s’est situé autour de 76 dollars. Un cours moyen, toute proportion gardée, bien supérieur à celui enregistré par le Gabon au cours des cinq décennies précédentes puisque sous Omar Bongo Ondimba, le plus haut niveau fut atteint en 2008 avec un baril à 94,1 dollars US.
Se refusant à assumer sa gestion « chaotique » des ressources issues des industries extractives dont même les subventions aux prix de la consommation locale « ne profitent qu’aux populations les plus nantis », comme l’a indiqué récemment la Banque mondiale, l’exécutif gabonais n’a donc eu de cesse de dilapider des ressources qui aurait logiquement permises aux pays de diversifier son économie tout en accélérant le développement de ses infrastructures. Deux éléments dont les fondements avaient pourtant été posés dès les premières retombées pétrolières dans les années 80. Qu’est-ce qui n’a donc pas permis au président sortant d’y arriver ?