C’est ainsi que l’on peut interpréter l’inaction de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), manifeste à travers cet énième défaut de paiement des pensions ce vendredi 10 juin. Ceci, deux semaines après que le chef de l’État Ali Bongo Ondimba ait ordonné de ramener de la sérénité au sein de cette structure de sécurité sociale.
Les retraités de la CNSS ne savent décidément plus à quel saint se vouer. Ils pensaient le pire derrière eux, après qu’ Ali Bongo Ondimba s’est emparé de leur dossier, et a appelé le 27 mai dernier à régler les dysfonctionnements au sein de la CNSS. Mais deux semaines après, ni les ministres de la Santé et du Budget commis à cette tâche, ni le directoire de la CNSS (renouvelé depuis le Conseil des ministres du 07 juin 2022) n’ont réussi à ramener la sérénité. Au contraire, la situation y est plus explosive depuis aujourd’hui vendredi, suite à un énième défaut de paiement des pensions, comme s’y était engagée la direction de la Caisse en début de semaine.
Conséquence : nos retraités ont bloqué la voie publique devant l’immeuble de la CNSS, au Centre-ville, et se font entendre par tous les moyens possibles pour rentrer en possession de leur dû.
« Nos pensions sont initialement payées le 5 du mois. La pagaille que la CNSS et son gouvernement sont en train de faire nous cause énormément de tort. Cela fait une semaine que nous attendons notre argent, et qu’on nous balade de renvoi en renvoi. Doit-on rappeler que parmi nous il y a des malades? Que nous n’avons pas volé cet argent, mais gagné à la sueur de notre front ? », a pesté un retraité.
La situation est d’autant problématique qu’à force de renvois, plus aucun retraité ne croit aux promesses de la CNSS, qui les appelle désormais à patienter jusqu’à lundi prochain. « La CNSS ment. Ceux qui la dirigent ont fini de voler et de se gaver de milliards de FCFA. Ce qui est certain, c’est qu’on va barricader la CNSS, et personne ne pourra travailler si nous ne sommes pas payés aujourd’hui », a déclaré un autre retraité. Lui et les siens entendent rendre le pays ingérable jusqu’en 2023, dit-il, si la situation du retraité n’est pas définitivement réglée.
À quelques mètres d’eux, un contingent de policiers tentaient (pacifiquement selon les ordres donnés par la hiérarchie de la police), jusqu’au moment où nous mettions sous presse, de déloger ces personnes du troisième âge de la voie publique, en dépit de quelques dérapages de certains agents. Vivement que les instructions du chef de l’État, déjà affaiblies par plusieurs jours d’actions, soient enfin suivies d’actes, et que les retraités, comme les agents de la CNSS, voient enfin leur horizon s’éclaircir.