Malgré les échecs du Fonds d’entretien routier (FER) de première génération créé suite au lancement du Programme d’Aménagement du Réseau Routier (PARR) en 1993, celui du Fonds d’entretien routier (FER) II qui a son pic atteindra un budget annuel de plus de 30 milliards de fcfa, et plus récemment de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) et de l’Agence nationale des grands travaux d’Infrastructures (ANGTI), l’exécutif gabonais n’en démord pas. Toujours en quête d’idées censées être novatrices, celui-ci a lancé en 2021, le Fonds autonome national d’entretien routier (Faner). Un nouveau véhicule financier doté de pas moins de 51 milliards de fcfq de budget.
Adepte des solutions « cosmétiques » comme aime à le répéter l’économiste et candidat à la présidentielle Raymond Ndong Sima, les gouvernements successifs gabonais n’ont cessé de se heurter à toutes les difficultés concernant l’entretien, la réhabilitation et la création des routes nationales. Toujours face au même constat des années après la création du Fonds d’entretien routier (FER) de première génération, né suite au lancement du Programme d’Aménagement du Réseau Routier (PARR), à savoir que les routes gabonaises sont loin d’être de qualité suffisante comme en témoigne le piètre classement du pays (30ème à l’échelle continentale) et ce malgré une Redevance d’usure de la route (RUR) rackettée auprès des usagers, l’exécutif campe sur ses positions.
LIRE AUSSI : Gabon : la redevance d’usure de la route devrait générer pas moins de 22 milliards en 2023
En effet, alors que les échecs répétés du Fonds d’entretien routier (FER) II qui à son pic atteindra un budget annuel de plus de 30 milliards de fcfa, de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) ayant englouti des sommes considérables, de l’Agence nationale des grands travaux d’Infrastructures (ANGTI) née d’une drôle de fusion d’avec le FER II, avait le pouvoir de faire comprendre aux autorités la nécessité d’une refonte en profondeur du système de gestion des routes, rien ou presque n’a été fait. Pis, s’enlisant comme à son habitude, l’exécutif a créé en 2021, un Fonds autonome national d’entretien routier (Faner).
Piloté par l’ancien ministre des TP, Léon Armel Bounda Balondzi qui n’a lui-même pas été en mesure trois ans durant de résoudre cette équation, ce Faner dont le conseil d’administration de janvier dernier a validé un budget de plus de 51 milliards de fcfa pour dit-on, « un programme d’urgence élaboré par le gouvernement à travers le ministère des Travaux publics et qui concerne quasiment 2000 km à réhabiliter », ne devrait pas faire de miracles étant donné que les mêmes problèmes structurels demeurent (absence de transparence, opacité, absence de recueil de projets à développer et de calendrier de réalisations).
Alors que le pays s’est lourdement endetté au cours des quatorze dernières années pour faire face au déficit infrastructurel criard qu’il rencontrait à l’époque et qui persiste encore aujourd’hui, qu’il doit impérativement « renforcer ses infrastructures pour améliorer la qualité de vie et la compétitivité », comme évoqué par le FMI au moment de la signature de l’accord prolongé au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC), ces dirigeants semblent s’enliser dans une stratégie qu’ils connaissent bien, celle du déni.