Organe central de la transition gabonaise, le parlement vient de livrer ses dessous. Entre surprise, exclusion de certains membres de la société civile ou traditionnelle et controverses autour du Parti démocratique gabonais (PDG) ex-parti au pouvoir, ce sont pas moins de 98 députés et 70 sénateurs, pour un total de 168 membres qui viennent d’être nommés par le général Brice Clotaire Oligui Nguéma. Un nombre pléthorique qui rappelle les tares du système déchu. Surtout en période de « transition ».
Après des semaines d’une longue attente et des délibérations houleuses, la composition des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat de la Transition vient d’être dévoilée. C’est ce samedi 7 octobre, que les populations gabonaises ont enfin pu mettre noms et visages sur ceux qui vont entre autres les représenter durant les débats au parlement, devant aboutir à la présentation d’une nouvelle constitution à adopter par voie référendaire.
En effet, composé de 168 membres dont 98 députés et 70 sénateurs issus essentiellement de mouvances politiques et notamment du Parti Démocratique Gabonais (PDG) ex-parti au pouvoir et de la société civile, ce parlement de la transition ressemble presque trait pour trait à celui du système déchu. Pléthorique à l’heure où le pays se cherche des financements pour sa transition, il semble surtout peu représentatif des aspirations profondes du peuple.
Suscitant de vives réactions notamment de la part de leaders de la société civile à l’image de Geoffroy Foumboula LIbeka, 4ème vice-président de l’Assemblée nationale, qui a exprimé ni plus ni moins qu’un « profond sentiment de dégoût », ce parlement est d’ores et déjà controversé. Quand on sait qu’en termes de rémunérations les deux chambres engloutissent par an près de 15 milliards de fcfa, le message du CTRI aurait été bien différent en réduisant drastiquement le nombre de parlementaires.
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A l’heure où le nouveau ministre de l’Economie, Mays Mouissi, s’est mis en quête de financements pour une transition à hauts risques en appelant notamment les directions des douanes et des impôts à « mobiliser au mieux les recettes fiscales ». A l’heure où le gouvernement tente de rassurer les partenaires techniques et financiers, difficile de comprendre la démarche du CTRI, qui en multipliant les nominations, semble s’enfoncer dans cette même logique qui a conduit le pays au bord du précipice. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.