Présent ce 31 juillet 2023 à l’occasion d’un forum organisé pour présenter le bilan provisoire du Plan d’accélération de la transformation (PAT), Yves Sylvain Moussavou Boussougou, secrétaire exécutif du Conseil national du PAT, s’est avancé sur des chiffres grandiloquents. Évoquant notamment le taux de réalisation des projets issus de ce plan censé « accélérer la transformation de notre économie », le secrétaire exécutif du CNPAT a ainsi indiqué que « le pourcentage de projets exécutés sera porté à environ 90% d’ici la fin de l’année, sachant que le niveau d’avancement physique moyen des projets en cours d’achèvement est de 70% ».
Accélérer la transformation structurelle de l’économie, notamment hors pétrole, favoriser une création de richesse inclusive et créatrice d’emplois, source de réduction des inégalités, poursuivre l’assainissement des finances publiques afin de dégager des marges budgétaires, renforcer la position extérieure de l’Etat, tels étaient les principaux objectifs du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT). Couvrant pas moins de 10 secteurs prioritaires que sont les hydrocarbures, le numérique, les mines et métaux, le BTP, le bois, l’énergie, l’agriculture, l’éducation, la santé ou encore les finances publiques, ce PAT connaît pourtant des résultats mitigés.
En dépit des récentes assurances d’Yves Sylvain Moussavou Boussougou, secrétaire exécutif du Conseil national du PAT qui s’attend à ce que « le pourcentage de projets exécutés soit porté à environ 90% d’ici la fin de l’année sachant que le niveau d’avancement physique moyen des projets en cours d’achèvement est de 70% », ce plan stratégique semble suivre la même trajectoire que les précédents, PSGE, PRÉ, qui malgré les milliards de fcfa engloutis, n’ont pas atteint les résultats escomptés.
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Si on se focalise par exemple sur le secteur pétrolier, le projet de restructuration de la SOGARA via la privatisation de l’outil productif est loin d’être abouti, l’allocation des ressources extractives manque toujours de transparence et la stratégie gazière est loin d’être portée par l’Etat gabonais puisqu’en prévoyant d’investir plus d’un milliard d’euros dans ce segment, c’est l’opérateur français Perenco qui en aura la part belle, quand le Gabon n’aura qu’un pourcentage à la revente et donc une simple rente comme c’est le cas actuellement.
En évoquant donc un taux de réalisation de 90% d’ici les 5 prochains mois, le secrétaire exécutif du CNPAT semble donc se fourvoyer en faisant des annonces à tout va qui sont déconnectées de la réalité. A l’heure du bilan de celui qui entend briguer un troisième mandat pour poursuivre l’œuvre qu’il dit avoir entamé, on peut donc déjà annoncer que ce PAT sera en cas de renouvellement de l’équipe dirigeante actuelle, substituer par un nouveau comme c’est le cas tous les trois ans. Toute chose qui freine l’élan de développement et renforce les difficultés structurelles du pays.