jeudi, avril 18, 2024
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    Université : incapable d’en construire en provinces, le gouvernement mise sur le virtuel

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    Le dernier Conseil des ministres du 13 octobre dernier a entériné la création de l’Université numérique du Gabon, proposé par le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr. Daouda Mouguiama. Un établissement supérieur qui ambitionne de s’implémenter dans les neuf provinces via la dématérialisation des cours, quand bien même le mode de fonctionnement reste inexpliqué.

    Appelées de tous les voeux par les populations gabonaises, notamment celles de l’arrière-pays, les universités de Mouila (Ngounié), Port-gentil (Moyen-Ogooué), et Oyem (Woleu-Ntem) manquent toujours à l’appel, près d’une décennie après la pose des premières pierres.

    Visiblement à la peine dans ces chantiers, le gouvernement a validé, lors du Conseil des ministres du mercredi 13 octobre 2022, la création de l’Université numérique du Gabon (UNG). L’établissement scientifique supérieur entend « développer et vulgariser la digitalisation des enseignements dans le système éducatif gabonais ; accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans le développement des offres de formation en ligne, notamment dans la production des ressources pédagogiques numériques ; et promouvoir la culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation numérique« . 

    Mais l’UNG ambitionne surtout 

     « d’implanter des espaces numériques ouverts dans les capitales provinciales comme pôles académiques régionaux dédiés à l’enseignement universitaire bimodal, à savoir enseignement en distanciel et en présentiel« , précise le gouvernement à ce sujet. Toute chose qui s’apparente à un tour de passe-passe pour contourner l’épineux problème de la relance des chantiers abandonnés, et parfois pas entamés,  des universités provinciales.

    Au-delà des préalables au bon fonctionnement de l’UNG, dont la vulgarisation de l’internet dans l’arrière-pays, plusieurs compatriotes estiment que le pays a surtout besoin de rendre les universités existantes meilleures, plutôt que se lancer dans d’autres dépenses faramineuses. C’est le cas de Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, leader jeunesse, et patron d’Educaf, une ONG spécialisée dans les questions éducatives, qui a rappelé que la mise en place d’une université, au sens de la loi, exige des engagements importants en infrastructures, en équipements, et donc en finances. 

    « Une fois encore, à part caser des amis et connaissances dans les organes de cette université que vous souhaitez créer et ainsi gonfler les dépenses de fonctionnement de l’Etat, cette université n’est nullement nécessaires pour promouvoir l’économie numérique, et ses missions, telles que décrites, ne cadrent nullement avec celles d’une université, mais plutôt celles d’un programme ou d’une École supérieure« , a  estimé M. Foumboula Libeka Makosso.

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