jeudi, avril 25, 2024
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    Naufrage de l’Esther Miracle  : quelles pourraient en être les causes réelles ?

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    Depuis le drame causé par le naufrage de l’Esther Miracle survenu le 09 mars dernier, les raisons de ce cauchemar peinent à être révélées au grand public. L’enquête diligentée par les autorités, elle, a également du mal à apporter des réponses à toutes les questions que se pose l’opinion. Quelques pistes dans cet article. 

    Face à l’absence d’informations fiables sur les causes réelles ou du moins officielles du tragique accident aux larges des côtes gabonaises le 09 mars dernier, la situation a laissé place aux spéculations. Sur la toile et les réseaux sociaux en particulier, tout le monde se prête au jeu de l’enquêteur et chacun y va de son explication.

    Seulement, d’après nos confrères de Gabonreview, les raisons du naufrage sont à rechercher loin d’Internet, mais plutôt du côté des responsables du navire Esther Miracle et plus généralement du secteur maritime gabonais. 

    A en croire les investigations menées par nos confrères, « dès la circulation des premières images sur la toile, des fins connaisseurs du milieu maritime ont estimé que le drame était évitable. Le bateau était inapproprié », rapporte le média. 

    En effet, selon des sources du secteur maritime local, le navire de l’armateur Royal Cost Marine n’était, en réalité, pas un bateau pour le transport des passagers. Il aurait été modifié au mépris de toutes les conditions de sécurité. La cabine aménagée, affirment ses sources, « n’était pas prévue pour prendre autant de passagers ». Le bateau ne devait en principe ne prendre que l’équipage et le fret.

    En plus de cela, le chargement du navire par les responsables de la structure est à l’origine de désastre. Le poids du bateau ne pouvait supporter l’ajout de 126 passagers, même à une moyenne de 80 kg, sachant que celui-ci avait déjà embarqué conteneurs et véhicules d’un poids non négligeable.

    « Le navire aurait donc succombé à des facteurs aggravants dus aux modifications faites sans calcul de stabilité et sans ingénieur de conception en naval », expliquent nos confrères. 

    Les autorités sont pointées du doigt dans l’affaire pour la faiblesse du Gabon en matière de respect des normes maritimes. D’après le Rapport annuel 2021 du MOU d’Abuja, le pays s’illustre mal en raison du laisser-aller en termes de customisation des navires à la fantaisie des armateurs et au mépris des règles. Mais plus encore, pour son dédain des conventions de l’Organisation maritime internationale (OMI).

    Le ministère des Transports est directement indexé. Il est accusé de privilégier les petits arrangements au lieu de contrôler et réguler le secteur via la Marine marchande. « Censé assurer la gestion du domaine public maritime, le ministère gabonais des Transports à travers la direction la Marine marchande est abonné au laxisme et aux pots-de-vin », reproche un expert. 

    Le rapport annuel 2021 du MOU d’Abuja, montre d’ailleurs la faiblesse du Gabon en termes de contrôles. S’il met en évidence les contrôles effectués par le Gabon, il révèle que le pays ne notifie pas les défaillances constatées au niveau des contrôles. 

    « Des inspecteurs doivent être déployés dans le pays. Ils doivent être formés et doivent être intransigeants. On ne peut pas avoir des navires qui naviguent dans cet état. Or, tous sont comme ça. Il y a des mesures suspensives et après ? », déplore un expert interviewé par nos confrères de Gabonreview.

    « La Marine marchande a des moyens mais on ne sent pas ces moyens sur le terrain. Il y a aussi l’administration portuaire qui ne devrait pas accepter que des bateaux comme ça rentrent. Et puis chaque fois qu’il y a un navire qui coule, on le laisse là », ajoutent-ils. 

    Ces récriminations faites au ministère des Transports pour le secteur maritime sont valables dans les secteurs ferroviaire et routier. Quand est-ce que « gouverner » au Gabon, sera « prévoir » ? Car ailleurs, comme le disait Emile de Girardin : « Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte. »

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