samedi, avril 27, 2024
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    Accident de Becuna : l’Onep dévoile les causes probables 

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    Le 20 mars dernier, un événement dévastateur a secoué la plateforme Becuna, exploitée par Perenco Oil & Gas Gabon dans le site offshore de Tchatamba, résultant en la perte tragique de six vies parmi l’équipe de l’unité de workover P115. L’accident a suscité de nombreuses questions quant à ses causes profondes. L’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), principal syndicat du secteur pétrolier, s’est penchée sur ce drame et propose plusieurs raisons possibles qui ont conduit à cette catastrophe.

    D’après l’Onep, la tragédie pourrait avoir été déclenchée par une série de défaillances techniques et humaines. Premièrement, la « perte de contrôle sur un puits éruptif, soulignant un manquement critique dans les mécanismes de sécurité principaux« , rapportent nos confrères de Gabonreview. Ce phénomène, combiné à une gestion inadéquate de l’équilibre hydrostatique, avec l’injection de l’eau de mer et l’ajout d’additifs, aurait exacerbé la situation. L’utilisation problématique des blocs d’obturation Blowout Preventer (BOP), essentiels pour contrer les éruptions, s’ajoute à la liste des négligences, selon l’organisation syndicale.

    Lenteur des procédures

    Un autre point critique souligné par l’Onep est la lenteur de la procédure de sécurisation du puits. Au moment de l’accident, “l’unité P115 n’utilisait qu’un seul treuil, alors qu’il est recommandé d’en avoir deux pour l’installation rapide d’une vanne de sécurité en cas d’urgence”. Cette lacune a sûrement retardé les interventions nécessaires pour prévenir l’escalade de la situation.

    L’Onep pointe également du doigt la mauvaise gestion des procédures d’urgence, notamment le retard pris dans la décision de fermer les blocs d’obturation, en attente d’autorisation, ce qui aurait laissé un laps de temps crucial sans action effective pour contrer la menace. En outre, la présence de matériel thermique à proximité de la tête du puits aurait servi de point d’ignition pour l’explosion, une erreur manifeste dans la gestion des risques sur la plateforme.

    Dimension humaine

    En plus des défaillances techniques, la dimension humaine de cette tragédie ne saurait être ignorée. L’hésitation des travailleurs, surtout ceux en positions précaires, à exercer leur droit de retrait face à un danger imminent est une tragique illustration de la peur du chômage qui peut primer sur la sécurité personnelle, insiste l’organisation.

    Cette catastrophe met en lumière des questions cruciales sur la sécurité des plateformes pétrolières, et notamment sur l’importance de suivre les procédures d’urgence, d’employer les équipements adéquats et de garantir la formation et le bien-être des employés. Cet accident doit servir de catalyseur pour des transformations profondes dans les pratiques de sécurité dans l’industrie pétrolière, afin de privilégier avant tout la vie humaine et la prévention des accidents.

    L’accident de la plateforme de Becuna est un rappel douloureux des risques inhérents aux exploitations offshore. Une investigation approfondie et transparente est essentielle pour déterminer les fautes exactes et veiller à ce que les leçons soient apprises pour éviter une répétition de telles tragédies. Pour l’industrie, pour les travailleurs, et surtout pour les familles des victimes, il est impératif de redéfinir les priorités vers plus de sécurité, de responsabilité et d’humanité. Ce à quoi semblent s’atteler les autorités de la transition qui se sont saisi de ce dossier et l’entreprise concernée par ce drame, Perenco oil and gas Gabon. 

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