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    Dialogue national inclusif : suspension des travaux, impasse d’une inclusion manquée

    le coup de coeur

    Ferdinand DEMBA
    Ferdinand DEMBAhttp://www.insidenews241.com
    Passionné de lettres et désormais de chiffres, FD est le directeur de publication d’Inside News241. Journaliste de métier et de convictions, lui et son équipe sont au service d’une information objective, d’utilité publique et au service de la vérité.

    La récente suspension des travaux du Dialogue national inclusif au Gabon, ce mercredi 3 avril, a jeté une ombre pesante sur ce qui était censé être un jalon dans le parcours de la nation vers une démocratie plus consolidée. Le report annoncé pour lundi suivant la découverte de lacunes organisationnelles telles qu’un manque de sonorisation et un comité préparatoire a soulevé des questions fondamentales sur la capacité du gouvernement à mener à bien des initiatives d’une telle envergure. La frustration est palpable parmi les participants, dont certains comparent cette inaptitude organisationnelle à « construire une maison sans toilettes ».

    La réaction des différents acteurs impliqués révèle un éventail d’inquiétudes qui vont bien au-delà d’un simple retard. De l’expressif Bertrand Zibi Abeghe à Joachim Mbatchi Pambou, tous deux participants, le sentiment commun est un mélange de déception et d’indignation face à ce qu’ils perçoivent comme de l’incompétence organisatrice. Le député Luc Souna exprime son désarroi face au report, soulignant combien il est crucial de “débuter de tels dialogues sur des notes positives pour maintenir la dynamique et l’intérêt du public”, surtout après un lancement réussi au gymnase omnisports qui a suscité énormément d’enthousiasme et de solidarité.

    Problèmes logistiques ou manque de coordination ?

    Les critiques ne s’arrêtent pas à des problèmes de logistique. Elles remettent également en cause l’organisation du Bureau du Dialogue national inclusif. « En pratique, dans l’organisation de ce type d’événements, une fois que le bureau est installé, il doit se retrouver pour élaborer un règlement intérieur. Ce qui n’a pas été fait. Nous ne savons pas comment le Bureau fonctionnera« , lâche le pasteur Bruno Georges Ngoussi.

    Une mise en lumière plus approfondie des préparatifs révèle une apparente absence de coordination entre les ministères de la Communication et des Médias, avec la Réforme des Institutions, responsables des aspects clés tels que les accréditations et les badges. Les participants ont dû être trimballés d’un ministère à un autre pour récupérer une accréditation et un badge. Deux éléments qui pouvaient être produits par le même ministère ou du moins par un comité logé au même endroit.

    Cette situation souligne un problème plus systémique d’impréparation ou d’absence de collaboration efficace entre les entités. Par ailleurs, l’absence d’un cadre structuré et inclusif pour le dialogue avant même son lancement semble miner sa légitimité et son efficacité potentielle.

    Des attentes élevées

    Les reproches se font plus cinglants lorsque les participants mettent en doute l’intégrité du processus, suggérant que l’impréparation cache peut-être une tentative délibérée de contrôler le dialogue et d’en exclure certaines voix. L’allégation selon laquelle les organisateurs demandent maintenant à former les participants le jour du lancement ajoute à l’opacité du processus, menant à des spéculations sur les motivations réelles derrière ces assises nationales. 

    Avec un budget conséquent alloué à ces travaux, les attentes étaient élevées, rendant les déceptions d’autant plus amères. « C’est une honte. Mais ce flop était prévisible.  Parce que ce dialogue souffre de quelque chose : l’absence d’un cadrage et d’un comité préparatoire inclusive qui aurait permis d’élaguer un certains nombres de choses. […] Ça cache quelque chose. Les organisateurs veulent contrôler le dialogue, ils ne veulent pas associer toutes les parties prenantes à sa gestion« , a affirmé Marcel Libama, député de la Transition et participant à cette grand-messe.

    Alors que le Gabon se trouve à une croisée des chemins, le Dialogue national inclusif a le potentiel de marquer un tournant décisif pour l’avenir du pays. Mais avec un démarrage aussi chaotique, l’optimisme cède la place à la critique, posant de sérieuses questions sur la capacité de cette initiative à réaliser les ambitions d’une gouvernance inclusive et efficace. La suite des événements sera déterminante, non seulement pour le succès du dialogue mais aussi pour la fidélité du gouvernement envers l’engagement envers ses citoyens et la démocratie.

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