La scène politique de Libreville est actuellement au centre de vifs débats suite aux actions entreprises par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) depuis le “coup de libération” du 30 août 2023. Des rumeurs et des critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux et dans certains médias, suggérant un possible sabotage des initiatives prises pour transformer la capitale gabonaise sous l’égide du général Jude Ibrahim Rapontchombo, le Délégué spécial.
N’ayons pas peur des mots. La mairie de Libreville était confrontée à une « gestion scabreuse et chaotique » sous le régime déchu à l’issue du coup d’État du 30 août 2023, qualifié de coup de libération par le CTRI et la majorité des Gabonais. Depuis le 6 septembre 2023, avec la nomination du général Judes Ibrahim Rapontchombo en qualité de Délégué spécial chargé de la gestion de la commune par le président de Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, dans le cadre de la restauration des institutions, c’est une ère nouvelle et différente de l’ancienne que souhaite les nouveaux dirigeants. L’objectif principal étant de ramener l’orthodoxie dans la gestion de cette municipalité en proie à de nombreux maux, comme le reste du pays.
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Dès sa nomination, le général Jude Ibrahim Rapontchombo a été confronté à une tâche monumentale : résoudre le problème persistant d’insalubrité à Libreville. Malgré une période relativement courte à ce poste – 6 mois – il a, sous les directives du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, ambitieusement visé à métamorphoser Libreville en une ville propre et sécurisée. Cette initiative s’inscrit directement dans le cadre des aspirations du « coup de libération », qui visait à restaurer la dignité et l’ordre dans le pays.
Opération « Restauration de l’ordre urbain »
L’opération “Restauration de l’ordre urbain”, bien qu’ayant mobilisé d’importantes ressources pour sensibiliser et relocaliser les occupants irréguliers de l’espace public et améliorer la gestion des déchets, n’a pas encore atteint les objectifs escomptés par le Délégué spécial lui-même. En revanche, ceci peut être attribué à la résistance culturelle au changement et à la complexité des enjeux sociaux, considérant notamment les situations précaires des petits commerçants parmi lesquels se trouvent des compatriotes.
Cependant, l’efficacité des mesures prises par le général Rapontchombo a également été mise en doute lors de confrontations au sein d’une réunion avec les hauts responsables des départements techniques où il a dû réprimander certains pour leurs pratiques désuètes, qui seraient un frein à la progression des réformes sur le terrain. Cette dynamique révèle la difficulté de briser les anciens schémas bureaucratiques et d’instaurer une nouvelle discipline au sein de l’administration municipale.
Rigueur et détermination
En revanche, malgré les défis et les critiques, des avancées significatives ont été observées. Le général Rapontchombo a rétabli le dialogue avec les partenaires sociaux, mis en place une commission pour revoir la rémunération des agents municipaux et revitalisé les liens de coopération entre les différents niveaux de gouvernement. Il a aussi assuré une meilleure adéquation des fonctionnaires dans leurs postes. Ces efforts démontrent une volonté de réforme et de modernisation qui, bien que perturbatrice pour certains nostalgiques de l’ancienne époque pas si lointaine, pourrait s’avérer bénéfique pour la gouvernance de Libreville à long terme.
En définitive, tandis que le chemin de la transition est semé d’embûches et de résistances, le bilan à mi-parcours de Jude Ibrahim Rapontchombo mérite une évaluation nuancée. Son approche semble jeter les bases nécessaires pour une évolution positive de la gestion urbaine à Libreville, posant ainsi la question cruciale : assistons-nous à des perturbations temporaires indispensables pour le progrès, ou à des erreurs de parcours préjudiciables à long terme ? Seul le temps permettra de trancher avec certitude.