dimanche, avril 28, 2024
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    Dialogue national inclusif : l’aube des promesses, inclusivité ou poudre aux yeux ?

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    Ferdinand DEMBA
    Ferdinand DEMBAhttp://www.insidenews241.com
    Passionné de lettres et désormais de chiffres, FD est le directeur de publication d’Inside News241. Journaliste de métier et de convictions, lui et son équipe sont au service d’une information objective, d’utilité publique et au service de la vérité.

    Le Gabon se trouve à l’aube d’un événement qui se veut historique : le Dialogue national inclusif, convoqué par le gouvernement de la Transition, promet d’être un tournant dans la manière dont le pays aborde les défis contemporains. À dix jours de son commencement, Murielle Minkoué Mezui, ministre de la Réforme des institutions, a pris la parole ce vendredi 22 mars, lors d’une conférence de presse détaillant l’agenda et la logistique de cet échange crucial. Avec 580 participants issus de divers secteurs de la société, l’objectif semble clair : établir un pont de communication entre tous les Gabonais.

    La sélectivité des lieux pour ces rencontres, choisissant des symboles d’unité et de sportivité tels que le palais des Sports de Libreville pour les cérémonies d’ouverture et de clôture, et le stade de l’amitié sino-gabonaise d’Angondjé à Akanda pour les plénières, met en exergue une volonté de célébrer l’esprit de rassemblement. Cette mise en scène pourrait-elle préfigurer le succès escompté de cet exercice démocratique?

    Un dialogue inclusif « non politique » ?

    Il n’y a aucun doute pour la ministre Minkoué Mezui. « Le Dialogue national inclusif qui se tiendra, diffère des autres assises que le Gabon a connues. Ce dernier n’est pas politique. Il s’agit plutôt pour les Gabonais de se parler, de se concerter », a-t-elle déclaré lors de son allocution.

    Cependant, l’annonce par la ministre que le dialogue se veut “non politique” mais plutôt une consultation populaire soulève plusieurs questionnements. Dans un contexte où le scepticisme entoure souvent les initiatives gouvernementales, l’engagement vers une véritable concertation constitue un défi majeur. Les assurances offertes quant à la préparation matérielle et organisationnelle pourront-elles apaiser les inquiétudes quant à la conduite et aux résultats de ces assises?

    Confirmation de la date du Dialogue national inclusif

    La confirmation des dates du 2 au 30 avril à Libreville et à Akanda, ajoute un cadre temporel à cette ambitieuse entreprise. Cela accorde peu de temps pour transformer le dialogue en actions concrètes. Cependant, l’inclusivité proclamée du dialogue, manifestée par l’appel à contribution qui a recueilli plus de 38 000 propositions, traduit un potentiel de changement significatif, à condition que ce rassemblement dépasse la pure formalité.

    La promesse d’un dialogue inclusif, ouvrant la porte à toutes les voix, devra naviguer entre les écueils de la récupération politique et les risques d’une simple opération de communication politique pour les autorités de la transition. L’atteinte d’un consensus sur des questions clés pour le Gabon nécessitera une transparence et une sincérité absolues, ainsi qu’une réelle ouverture au changement. 

    Un pas courageux vers la réconciliation et la réforme

    Ce Dialogue national inclusif représente un pas courageux vers la réconciliation et la réforme, mais sa réussite dépendra de sa capacité à engendrer des décisions pragmatiques et à insuffler un nouvel élan vers le progrès. La vigilance restera de mise quant à l’application des résolutions adoptées, car l’histoire est jonchée d’exemples de dialogues aux ambitions élevées mais aux résultats mitigés : “Conférence nationale”, “Dialogue d’Angondjé”, etc.

    Dans cette conjoncture, la société civile, pilier de la démocratie gabonaise, joue un rôle crucial. Elle doit œuvrer à la fois comme gardienne et comme propulseur de ce Dialogue, garantissant que la voix du peuple ne soit pas seulement entendue mais écoutée. Les attentes sont grandes et la surveillance internationale attentive.

    Au terme de ce mois d’avril, le Gabon pourrait soit s’illustrer comme un modèle de dialogue inclusif réussi, soit s’ajouter à la longue liste des opportunités manquées. La différence réside dans la volonté de tous les acteurs d’embrasser pleinement l’esprit d’inclusivité et de transformation. Se pourrait-il que ce Dialogue national inclusif marque véritablement l’aube d’une nouvelle ère pour le Gabon ou ne serait-ce qu’une séduisante promesse de l’aurore ?

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