Dans l’optique de « moderniser la gestion de notre pays », le gouvernement entend pousser d’ici 2024, l’ensemble des agents publics à une bancarisation tous azimuts. C’est ce qu’a récemment révélé le ministre du Budget et des Comptes publics, Charles Mba, à nos confrères de RFI. Évoquant un certain nombre d’avantages avec notamment l’accès au crédit, une meilleure gestion de l’épargne et des règlements, le membre du gouvernement a donc invité fonctionnaires en service et retraités ne disposant pas encore de comptes bancaires, à s’en procurer au risque de ne pas percevoir leurs salaires et traitements.
Selon une définition commune, la bancarisation est la « tendance des banques à influencer la vie des ménages en leur permettant d’ouvrir des comptes, afin de drainer de multiples ressources ». De prime abord, elle semble donc ne profiter qu’aux institutions bancaires. Néanmoins, à plusieurs égards, la bancarisation offre bien des avantages comme l’a récemment indiqué le ministre du Budget et des Comptes publics, Charles Mba, qui entend obliger l’ensemble des agents de l’Etat à ouvrir un compte dans l’une des différentes institutions bancaires du pays.
En effet, dans le but de poursuivre la timide « modernisation de la gestion de notre pays », le membre du gouvernement souhaite obliger les agents et autres retraités à se faire bancariser sous peine de ne pas percevoir leurs émoluments. Une volonté qui fait grincer des dents et suscite l’étonnement chez certains à l’image du président de la Machette syndicale des travailleurs gabonais vaillants (MSTGV), Pierre Mintsa, qui se demande « comment des travailleurs qui touchent 40, 50, 80 000 FCFA, peuvent se faire bancariser quand on sait qu’ils sont dans tout le pays et que dans tout le pays, il n’y a pas de banque ? ».
Légitime au regard de l’environnement bancaire peu développé notamment à l’intérieur du pays, cette question semble n’avoir pas été prise en compte par le gouvernement dont la décision semble irréversible. Quand on sait que dans des provinces comme l’Ogooué-Ivindo, actuellement coupée du pays faute de routes de qualité, les agents bancarisés doivent se rendre souvent jusqu’à Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, avec tous les risques liés au trafic routier, pour avoir accès à un guichet, cette décision aurait dû être mieux pensée, même si les arguments avancés par Charles Mba, sont légitimes.