Alors que les Francevillois espéraient faire leurs courses dans leur nouveau marché, il faudra encore attendre. Pour cause, le marché de Franceville n’est toujours pas livré puisque l’entreprise Zein BTP aurait été épinglée pour des surfacturations et malversations. Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a décidé de confier l’achèvement du chantier au génie militaire.
C’est une des nombreuses histoires de surfacturations et de malversations qui ont émaillé le dernier mandat du président déchu Ali Bongo Ondimba. L’achèvement de la construction du marché de Franceville vient d’être confié au génie militaire. Ainsi, des responsables militaires auraient séjourné dans le chef-lieu de la province du Haut-Ogooué. Séjour au cours duquel ils auraient échangé avec l’édile de la ville, Joachim Lekogo, sur l’état actuel du chantier et sur les objectifs fixés par le CTRI pour la livraison le plutôt possible de l’infrastructure.
Cependant, pour bien comprendre les raisons pour lesquelles le CTRI a décidé de confier la poursuite des travaux au génie militaire, il faut revenir quelques années en arrière. En effet, la présidence de la République qui était devenue le tour opérateur de tous les travaux lancés dans le pays, avait signé un contrat des travaux de construction du marché central de Franceville avec l’entreprise Bativert International en 2017. Un contrat d’un montant total de 456 millions 076 mille 025 fcfa, rapportent nos confrères de Top Infos.
Seulement, le 23 juin 2020, soit deux mois après le décès d’Alexis Ndouna, un des promoteurs de Bativert International, l’État gabonais décide de résilier le contrat arguant l’incapacité du titulaire du marché à pouvoir poursuivre les travaux arrêtés depuis décembre 2019. Une décision incompréhensible, puisque l’entreprise Bativert International ne comptait pas qu’un seul responsable ou promoteur. Autre fait étrange, une mission du ministère des Travaux publics, sous le contrôle du ministre Bounda Balonzi, va séjourner à Franceville du 24 au 28 janvier 2020 dans le but d’évaluer les travaux restants. Coût estimé des travaux restants : 1 milliard 204 millions 577 mille 306 fcfa. Soit plus du double du montant total initial du projet.
Ensuite, le 16 juin 2020, “le ministère des Travaux publics lance un appel d’offres restreint avec les entreprises Zein BTP, EGACO et SOCOBA EDTP. Le 20 juillet 2020, la la Commission d’Evaluation des offres (CEO) procède à l’ouverture des plis relatifs à l’appel d’offres restreint lancé le 1er juillet 2020”. La commission d’évaluation des offres va rejeter l’offre de Socoba EDTPL et juger celle de Egaco irrecevable. Tandis que l’entreprise Zein BTP obtient le marché, par entente directe avec l’Etat gabonais. Montant du nouveau contrat : 3 milliards 083 millions 034 mille 297 fcfa. Soit 1 milliard 400 millions de fcfa de plus que le montant des travaux établi par la Commission.
En définitive, la Task-force mise en place par le CTRI pour enquêter sur le dossier du marché de Franceville aurait relevé des surfacturations incompréhensibles. Selon les éléments de leur enquête, l’ancien ministre des Travaux publics Armel Bounda Balonzi, aurait écarté volontairement la direction générale de la construction et de l’équipement dans le marché d’entente directe avec Zein BTP. L’ancien ministre des Travaux publics répondra-t-il de cet acte devant la justice ? Affaire à suivre.